Les rencontres bilatérales qui
ont eu lieu les 15 et 16 novembre 2007 à Tunis entre les représentants du
Mezzogiorno et de la Confindustria, d’un côté, et ceux de l’UMCE-BUSINESSMED,
de l’autre, complètent et enrichissent leurs activités sur le plan régional,
et de ce fait offrent une opportunité pour une collaboration plus étroite
entre les voisins des rives sud et nord de la Méditerranée.
Pour la Tunisie, en particulier,
cette réunion montre un intérêt significatif que les Italiens manifestent à
l’égard du site tunisien. Cela montre que ‘’les efforts que nous déployons
pour attirer les investissements étrangers, notamment européens, vers notre
pays donnent des fruits…’’, constate le patron de l’UTICA, M. Hédi Djilani
–mais qui intervenait au cours cette réunion en tant vice-président de l’UMCE.
Toujours dans son intervention,
M. Djilani souligne que ‘’la question de l’attraction des investissements
vers la région méditerranéenne est devenue depuis fort longtemps notre dada
à tous au sud de la Méditerranée et les pays méditerranéens ont des atouts
susceptibles de constituer des facteurs d’attraction pour les
investissements directs étrangers (IDE) : leur proximité géographique par
rapport à l’UE, le bon niveau de leur infrastructure, une main-d’œuvre
qualifiée et disponible et surtout des coûts inférieurs à ceux de l’UE’’.
Pourtant, malgré tous ces atouts,
il a remarqué avec regret que l’Europe n’injecte dans la zone
méditerranéenne que 5% de ses investissements mondiaux. Or, dit-il, ‘’les
atouts ci-dessus mentionnés ont besoin d’être mis en valeur. Ceci appelle à
un effort des autorités et du secteur privé à optimiser les capacités des
pays et des entreprises’’.
Mais M. Djilani va plus loin dans
analyse socioéconomique, on se croirait devant un professeur des sciences
économiques. ‘’… La région du sud de la Méditerranée est riche de 240
millions d’habitants : un vrai réservoir humain, jeune, dynamique et souvent
bien formé, et capable de générer les 6 à 7% de croissance nécessaires à
l’intégration économique de la région dans l’économie mondiale’’. De là, il
estime que ‘’cela représente une opportunité réelle pour l’Europe d’autant
plus que les dizaines de millions d’emplois à créer représentent autant de
consommateurs susceptibles de prendre le relais d’une consommation
européenne qui sature’’.
Encore plus convaincant lorsqu’il
aborde la question de l’attrait, aujourd’hui, de la région en matière
d’investissements. En effet, il a fait comprendre à nos amis européens, en
général, et italiens, en particulier, que ‘’l’on assiste à une accélération
des investissements étrangers vers le sud de la Méditerranée en 2006…’’,
accélération due essentiellement à un nouvel attrait pour les projets
énergétiques, à la disponibilité des capitaux de la région du Golfe (39% des
flux de capitaux étrangers vont vers le sud de la Méditerranée), à la prise
de conscience des pays du sud des défis et de leurs propres potentiels et du
danger que représentent les pays émergents (Inde et Chine), mais aussi à
l’amélioration globale de l’attractivité de la zone, liée aux réformes, aux
garanties apportées par les accords d’association avec l’UE et à la
perspective de la zone de libre échange à l’horizon 2010.
Par ailleurs, et se référant au
rapport ANIMA), le patron de la centrale patronale tunisienne rappelle que
des changements majeurs sont intervenus dans la région méditerranéenne
durant les trois dernières années :
– le retour massif des
investisseurs vers la région qui était négligée auparavant ;
– les flux des investissements
directs étrangers (IDE) se sont accrus de 8 milliards de dollars à plus de
35 milliards de dollars (sans compter Israël, Chypre et Malte) ;
– une certaine réussite des pays
du sud due au boom du secteur de l’énergie en passant par l’amélioration du
climat des investissements.
Pour M. Djilani, ‘’l’avenir est
donc en faveur d’un développement régional méditerranéen, et les pays du sud
de la Méditerranée ont un grand rôle à jouer auprès de l’Europe’’,
maintenant c’est l’Europe de saisir l’opportunité et d’encourager les IDE
vers cette région, afin de ‘’construire ensemble un espace méditerranéen de
paix et de prospérité partagées’’.
Pour ce faire, il demeure
impératif que les pays de la région se dote ‘’d’outils d’attraction des IDE
et créer un réseau durable de coopération inter-pays (nord-sud et sud-sud)’’
afin, dit-il, de transformer les déséquilibres intenables en
complémentarités, d’encourager les initiatives de réformes et politiques
régionales communes, de miser sur la coopération industrielle par secteur,
et de miser sur les secteurs générateurs d’emplois pour les jeunes diplômés.
Tout ceci pousse M. Hédi Djilani
à dire que ‘’nos réunions et nos efforts continus devraient amener l’Union
européenne à jouer le rôle qui lui revient dans le processus d’intégration
économique qui serait encore plus accessible avec le renforcement des
réseaux entre les entreprises pour encourager les partenariats et ainsi
augmenter le flux des IDE, la création d’un réseau de coopération
industrielle euro-méditerranéen, et celle d’un fonds structurel européen
pour la région’’.
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