[20/11/2007 10:16:52] WASHINGTON (AFP) Les consommateurs américains, confrontés à la chute des prix immobiliers et à la hausse de l’essence, devraient freiner leurs dépenses pendant les fêtes de fin d’année, pesant à la fois sur les profits des distributeurs et sur l’économie en général. Les sondages prévoient une hausse moins forte que les années précédentes pour les dépenses des fêtes, qui débutent traditionnellement le “vendredi noir” au lendemain de la fête de Thanksgiving (soit le vendredi 23 novembre). Ces perspectives moroses ont poussé les distributeurs à démarrer des promotions particulièrement tôt, pour attirer les consommateurs et éviter que les stocks ne leur restent sur les bras. La Fédération nationale du commerce de détail (National Retail Federation) prévoit une hausse de 4% des dépenses pour les fêtes. Selon le cabinet Ernst & Young, la hausse serait de 4,5%, et Standard & Poor’s prévoit seulement 3 à 3,5%, bien moins que les hausses de 4,9% et 5,8% enregistrées en 2006 et 2005. Ces projections montreraient une quasi-stagnation des quelques 250 milliards de dollars dépensés en novembre-décembre, qui représentent environ 23% des ventes au détail et une part encore plus importante des bénéfices des magasins, selon Standard & Poor’s. “Par rapport à la même période de 2006, les dépenses au détail sont nettement plus molles à magasins comparables, car les consommateurs, en particulier les classes moyennes et à bas revenus, sont pris en tenaille par la hausse des prix de l’essence et les taux d’intérêts plus élevés sur le remboursement de leurs crédits hypothécaires”, a commenté l’analyste de S&P Gerald Hirschberg. Selon Diane Swonk, analyste du cabinet Mesirow Financial, la hausse des dépenses devrait être de 4,6% mais de seulement 1,1% hors inflation, la plus faible depuis des années. De quoi handicaper l’économie américaine, dont la croissance est alimentée aux deux-tiers par les dépenses des ménages. Selon le Conseil international des centres commerciaux, 72% des consommateurs comptent dépenser le même montant ou plus, soit environ 1.116 dollars en cadeaux, voyages, loisirs et décorations. Un sondage du magazine Consumer Reports montre aussi que 23% comptent dépenser moins, et attendront plus longtemps avant d’acheter. Certains analystes soulignent que les chiffres globaux de la consommation sont trompeurs, car les plus aisés dépenseront davantage en produits de luxe, alors que la majorité des Américains freineront leurs dépenses. Et pour Stevan Buxbaum, spécialiste du commerce de détail, les distributeurs paniqués n’attendront pas pour offrir de gros rabais. “Nous verrons beaucoup de magasins démarrer des soldes plus tôt, sans attendre de voir qui se lance en premier”, a-t-il estimé. La faiblesse du dollar rend les importations européennes trop chères pour de nombreux consommateurs américains, a-t-il souligné. “Les clients seront plus sélectifs par rapport aux produits de luxe”, a-t-il jugé, “au lieu d’acheter un sac et un portefeuille Louis Vuitton, ils pourraient s’en tenir au sac, ou délaisser les marques européennes pour se tourner vers des marques américaines comme Coach”. Les consommateurs devront en tout cas se hâter pour profiter des soldes, car les stocks sont maigres. “Ceux qui attendent risquent de devoir se rabattre sur les bons-cadeaux”, a noté Mme Swonk. Lowe’s, deuxième enseigne américaine d’équipement de la maison, a annoncé lundi un bénéfice en baisse de 10,2% au 3e trimestre, et des ventes en baisse de 4,3% à magasins comparables. La chaîne prévoit encore une baisse des ventes de 3 à 5% à magasins comparables au 4e trimestre, et avertit que “la pression sur le secteur se poursuivra en 2008”. D’autres grandes enseignes comme les magasins discount JC Penney, les grands magasins Macy’s et Kohl’s ou encore la chaîne de prêt à porter Ann Taylor ont tous annoncé de mauvais résultats trimestriels et prévu un quatrième trimestre encore plus morose. |
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