Allemagne/conflit chemins de fer : au mieux une trêve ou la grève illimitée

 
 
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Le patron de GDL Manfred Schell, à Berlin le 19 novembre 2007 (Photo : John Macdougall)

[20/11/2007 20:58:23] FRANCFORT (Allemagne), 20 nov 2007 (AFP) Le syndicat des conducteurs de train GDL et de la compagnie Deutsche Bahn s’efforçaient avec peine mardi de jeter les bases pour une reprise du dialogue dans l’objectif de trouver une issue au plus grand conflit de l’histoire des chemins de fer du pays.

Une première rencontre entre Manfred Schell, dirigeant du GDL et Hartmut Mehdorn, président de Deutsche Bahn, a eu lieu dans la matinée au petit aéroport d’Egelsbach, non loin de Darmstadt (ouest), tandis qu’une seconde se tenait dans la soirée à Francfort, sans que la moindre information n’ait filtrée sur la teneur des entretiens, selon les télévisions.

Entre les deux rencontres, M. Mehdorn se serait rendu, en avion, à Meseberg, près de Berlin, où la chancelière conservatrice allemande Angela Merkel rencontrait son homologue italien Romano Prodi, en compagnie des ministres des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier et Massimo D’Alema, et ceux chargés des Transports, Wolfgang Tiefensee et Alessandro Bianchi.

Dans son édition à paraître mercredi, le quotidien populaire Bild rapporte que Mme Merkel a appelé la direction de la Bahn et le syndicat GDL à mettre fin à leur bras de fer. “Le conflit à la Bahn ne doit pas durer jusqu’à Noël”, a averti Mme Merkel, en exhortant les partenaires sociaux à concentrer leurs efforts afin de parvenir “rapidement à un accord”.

L’enjeu est de taille. “Il s’agit d’éviter le lancement dès demain (mercredi) de grèves illimitées”, a résumé le ministre des Transports dans un entretien à la chaîne d’information continue N24.

Les grèves reprendront rapidement, si Deutsche Bahn ne fait pas d’offre jugée décente: “la mobilisation des conducteurs de trains reste élevée”, ont menacé, sous couvert d’anonymat, des responsables du GDL au journal populaire Bild de mardi.

Les consultations de ce jour marquent la reprise officielle des discussions après plusieurs semaines émaillées d’arrêts de travail. La dernière grève en date a fortement perturbé le trafic frêt et passagers pendant plus de 60 heures en fin de semaine dernière.

Deutsche Bahn serait, selon la presse allemande, prête à accéder à la revendication de GDL d’une hausse nette de salaire d’au moins 10%. Le syndicat réclame aussi une convention collective spécifique pour les conducteurs, idée jusqu’ici rejetée par la direction qui craint de provoquer une atomisation du personnel. Mais elle aurait aussi fléchi sur ce point.

De quoi inquiéter Transnet, l’un des principaux syndicats de la Deutsche Bahn, qui a mis en garde la direction. “J’espère que la Bahn prendra en compte les intérêts des autres salariés des chemins de fer lors des négociations avec GDL”, a déclaré le président de Transnet Norbert Hansen dans un entretien à la télévision publique ZDF.

Une augmentation des salaires d’au moins 10% serait “problématique”, a-t-il jugé, s’estimant alors en droit de demander une révision d’un accord conclu en juillet.

Les deux principaux syndicats des transports, Transnet et GDBA, avaient convenu d’un accord avec la compagnie prévoyant 4,5% d’augmentation de salaire sur 19 mois assortie d’une prime de 600 euros pour les quelque 134.000 salariés de la Bahn. GDL n’avait jamais accepté cet accord.

 20/11/2007 20:58:23 – © 2007 AFP