Le pétrole reprend sa marche en avant vers les 100 dollars le baril

 
 
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Une station service en Indonésie (Photo : Bay Ismoyo)

[20/11/2007 20:59:16] NEW YORK, 20 nov 2007 (AFP) Les cours du pétrole ont repris mardi leur marche en avant vers le seuil symbolique des 100 dollars le baril, poussés par la faiblesse accrue du dollar, devise dans laquelle sont libellés les prix.

A New York, le baril de brut pour livraison en janvier a clôturé pour la première fois de son histoire au-dessus de la barre de 98 dollars, à 98,03 dollars (+3,39 dollars).

Il est monté en séance à 98,30 dollars, se postant à quelques cents de son record (98,62 dollars) établi le 7 novembre.

A Londres, le baril de Brent a pour sa part établi un record absolu à 95,74 dollars, avant de se replier légèrement à la clôture à 95,49 dollars (+3,21 dollars).

Après avoir oscillé entre baisse et hausse depuis quelques jours, les cours de l’or noir s’orientent de nouveau vers le seuil symbolique des 100 dollars le baril, avancé par la plupart des analystes comme franchissable avant la fin de l’année.

“La pression sur le dollar avec l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) qui commence à discuter sérieusement de sa faiblesse, favorise la flambée des cours”, a commenté Bart Melek, analyste chez BMO Capital.

Le Venezuela s’est joint mardi à l’Iran pour demander à l’Opep de fixer le prix du pétrole en fonction d’un panier de devises et plus du seul dollar.

“Nous sommes d’accord avec la proposition iranienne d’avoir une base différente (du dollar) pour les transactions pétrolières”, a déclaré Hugo Chavez lors d’une conférence de presse à Paris.

“On pourrait inclure l’euro, le yen, et pourquoi pas le bolivar”, a suggéré M. Chavez.

Le cartel avait déjà rejeté cette requête, décidant néanmoins d’étudier l’impact du dollar faible sur ses revenus pétroliers.

Le dollar est tombé mardi à un plus bas historique face à la devise européenne à plus de 1,48 dollar pour un euro, sur des spéculations sur une imminente baisse des taux d’intérêt américains début décembre, qui réduirait encore un peu plus l’écart du coût du crédit entre les Etats-Unis et la zone euro.

La faiblesse du billet vert, monnaie dans laquelle est libellé le brut, stimule la demande de pétrole, en renforçant le pouvoir d’achat des investisseurs hors zone dollar.

Depuis septembre, date de l’accélération des cours de l’or noir, les prix du pétrole évoluent dans le sens inverse du billet vert, qui a perdu plus de 10% depuis le début de l’année face à l’euro.

Mais de façon générale, la résistance des prix du pétrole reste favorisée par des craintes persistantes sur l’équilibre précaire entre l’offre de brut et la demande, qui ne cesse d’exploser, notamment dans les pays émergents tels la Chine, l’Inde et le Brésil.

“Les réserves pétrolières américaines sont attendues en baisse, et il paraît que ce sera le cas un peu partout: celles du Japon sont tombées à leur plus bas niveau depuis vingt-ans. Et au sein de l’OCDE, ce n’est pas mieux”, souligne M. Melek.

A la veille de la publication des stocks pétroliers aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d’énergie, les analystes prévoient cependant leur reconstitution la semaine dernière.

Ils s’attendent à une progression d’un million de barils des stocks de brut et à une hausse identique des réserves d’essence. Seule la catégorie des produits distillés (gazole et fioul de chauffage, crucial avant l’hiver) enregistrerait une baisse de 500.000 barils.

 20/11/2007 20:59:16 – © 2007 AFP