[21/11/2007 14:44:54] NEW YORK (AFP) Le groupe Amazon.com a lancé lundi son livre électronique Kindle, un écran plat de la taille d’un livre vendu 399 dollars, dont il espère qu’il fera enfin décoller la lecture sur écran. Ce lecteur, doté d’un écran noir et blanc et d’un clavier, peut se connecter sans fil à internet et télécharger des livres mais aussi des blogs et des journaux. Les livres sont généralement proposés 9,99 dollars pièce. Amazon mettra à disposition un catalogue de 90.000 titres. “Nous avons travaillé dessus depuis plus de trois ans. Notre objectif est que le Kindle disparaisse dans vos mains, pour laisser la place uniquement au plaisir de lire”, a commenté le PDG Jeff Bezos, indiquant qu’il est possible de télécharger un livre en moins d’une minute, sans avoir à passer par un ordinateur. Le téléchargement utilise aux Etats-Unis le même réseau que les téléphones portables de troisième génération (EVDO). L’utilisateur de Kindle n’a donc pas besoin de liaison wi-fi et ne supportera pas de surcoût de transmission. Le Kindle utilise une “encre électronique”, qui apparaît en fonction des impulsions électroniques, sans rétro éclairage. Il pèse environ 300 grammes, et sa mémoire peut contenir 200 titres. Son autonomie est d’environ 48 heures quand la liaison sans fil est active et plus d’une semaine si elle est éteinte. Il se recharge en 2 heures. Le lecteur d’Amazon viendra concurrencer le lecteur portable lancé par le japonais Sony depuis 2004, également noir et blanc, moins cher (300 dollars), mais qui n’est pas pourvu d’un clavier et qui doit se connecter avec un fil à un ordinateur pour télécharger des livres sur un site de Sony. En revanche, contrairement au Kindle, le lecteur de Sony accepte la plupart des formats de texte, dont le PDF, très utilisé pour de nombreux livres déjà proposés en téléchargement gratuit sur internet. Parmi les journaux proposés sur le Kindle figurent le New York Times ou le Wall Street Journal, ainsi que des grands journaux internationaux comme Le Monde ou la Frankfurter Allgemeine, avec des abonnements mensuels allant de 5,99 à 14,99 dollars par mois. Environ 300 grands blogs comme Slashdot, TechCrunch, BoingBoing et le Huffington Post sont également disponibles, à partir de 0,99 dollars par mois – une initiative audacieuse puisque ces blogs sont gratuits sur internet. Les lecteurs ont aussi accès à Wikipédia et au New Oxford Dictionary. Il leur est aussi possible de télécharger sur le lecteur, via e-mail, leurs propres documents dans divers formats comme Word, mais pas en PDF, format le plus courant pour les longs textes sur internet. De plus l’opération coûte 10 cents par document. Avec le clavier, les consommateurs peuvent commander leurs titres sur internet ou annoter des textes dans la “marge” d’un livre. Comme pour le lecteur de Sony, l’ergonomie est simple: de gros boutons permettent de faire défiler le texte de haut en bas, de “tourner” la page ou modifier la taille des caractères. L’appareil de Sony a déjà un peu relancé le marché de l'”e-book”, dont les premiers modèles lancés par des start-up dans les années 90 avaient échoué à conquérir le public, à cause d’une faible autonomie, de leur poids, de leur faible maniabilité, de leurs écrans peu lisibles et surtout du faible nombre de titres offerts. Le livre électronique a maintenant la cote. Google, qui depuis des mois scanne des millions de livres des bibliothèques veut lancer un service payant pour le téléchargement complet de certains livres, en partageant les revenus avec les éditeurs. Il est déjà possible de télécharger sur Google gratuitement un bon nombre de “classiques”, de Shakespeare à Dante – mais justement au format PDF que n’accepte pas le Kindle. L’arrivée de nouveaux appareils et de titres pourrait finir par faire décoller l’usage de l'”e-book”, encore boudé par des consommateurs attachés au papier, et pousser les éditeurs et les libraires à accélérer la numérisation de leurs titres. |
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