France : les patrons s’alarment du coût de la grève

 
 
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La patronne du MEDEF Laurence Parisot le 16 octobre 2007 lors d’une conférence de presse à Paris (Photo : Stephane de Sakutin)

[21/11/2007 16:28:18] PARIS (AFP) Les responsables économiques et patronaux français multiplient les déclarations alarmantes sur les conséquences “catastrophiques” de la grève qui perturbe les transports et l’activité du pays depuis plus d’une semaine.

Laurence Parisot, présidente de la principale organisation patronale, le Medef, a parlé mercredi d’un “séisme” au coût “probablement gigantesque”.

“C’est une véritable catastrophe pour notre économie”, a-t-elle dit à la radio RTL.

“Le coût économique de la grève est tout simplement incalculable”, a-t-elle ajouté avant l’ouverture de négociations entre les syndicats et la direction des chemins de fer (SNCF) pour tenter de trouver une issue au conflit.

En début de semaine, la ministre de l’Economie Christine Lagarde avait fourni une première évaluation du coût de la grève des cheminots: entre “300 et 400 millions d’euros par jour”.

Alors que la croissance française aura du mal à atteindre 2% en 2007, moins que la moyenne des pays de la zone euro, les experts estiment que la grève coûtera au moins 0,1 point de PIB au pays.

“Ce sont des quantités de rendez-vous clients manqués, d’opportunités d’affaires qui disparaissent”, a expliqué Mme Parisot, ajoutant: “On ne sait dire le nombre d’investisseurs étrangers qui ont renoncé à faire telle ou telle opération en France”.

“Dans les pays du nord de l’Europe, par exemple en Suède, la grève est vraiment une solution rarissime et il y a là 80% d’adhérents aux syndicats”, beaucoup plus qu’en France, a-t-elle souligné.

Mardi, la confédération représentant les petites et moyennes entreprises (PME) avait exprimé “l’exaspération” des patrons de ces entreprises, en soulignant “les difficultés auxquelles se heurtent les salariés pour parvenir sur leur lieu de travail”.

Elle avait jugé “scandaleux que la France du travail, de l’initiative, de la création de richesses voie ses efforts minés par les partisans de l’immobilisme”.

L’Union professionnelle artisanale (UPA) a jugé qu’un prolongement des grèves, qui fragilisent “l’ensemble de l’économie”, serait “intolérable”.

Première entreprise touchée, la SNCF avait déjà perdu en début de semaine “plus de 100 millions d’euros”, selon sa présidente Anne-Marie Idrac.

Le fret souffre particulièrement. Le leader mondial de l’acier, ArcelorMittal, qui revendique le titre de “premier client de la SNCF”, a par exemple déploré des “wagons perdus, mal orientés, et des délais non respectés”.

De son côté, la direction de la RATP (transports en commun en région parisienne) assure que la grève sur les retraites lui coûte 4 millions d’euros par jour.

Le secteur du commerce crie lui aussi à la “catastrophe”: la Fédération nationale de l’habillement évoque une baisse “de 40 à 50%” du chiffre d’affaires depuis quelques jours.

Les hôtels-restaurants de la région parisienne paient également un lourd tribut, avec une baisse de la fréquentation entre 20 et 40%, tandis que théâtres et salles de concert perdent chaque jour des milliers de spectateurs incapables de se déplacer.

 21/11/2007 16:28:18 – © 2007 AFP