Le vélo, roi de la grève

 
 
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Des vélos en vente dans un magasin parisien, le 13 novembre 2007 (Photo : Pierre Verdy)

[21/11/2007 11:08:56] PARIS (AFP) Avec la grève des transports, les Parisiens ont redécouvert les déplacements à bicyclette, à la grande satisfaction des marchands de cycles et des boutiques de location de vélos.

“Dans les jours qui ont précédé la grève, les ventes de vélos ont doublé, voire triplé à Paris et en région parisienne”, affirme Fabien Mulliez, responsable de la communication de Décathlon, producteur et distributeur d’articles de sport.

Même écho à Mondovélo, marque de l’enseigne Sport 2000. “La fréquentation des magasins est supérieure à la moyenne par rapport à une période normale”, constate Vrège Jeloyar, directeur du réseau de magasins.

Le vélo de ville est le grand gagnant de cet engouement. “Il y a deux types de réaction”, explique-t-il. “Il y a les gens qui veulent des vélos basiques, le moins cher possible. Il y a aussi ceux qui avaient depuis longtemps envie de s’acheter un vélo et qui ont profité de l’occasion pour le faire”, analyse le dirigeant, qui observe aussi un “petit rebond” dans la vente d’accessoires, notamment d’équipements de pluie.

La tendance n’a pas seulement affecté les grandes enseignes de vente d’articles de sport. Depuis le début du mouvement dans les transports parisiens, la petite boutique de vente, location et réparation de cycles “Allô Vélo”, située dans le Xe arrondissement, ne désemplit pas.

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Des personnes se déplacent en vélo à Paris, le 14 novembre 2007 (Photo : Jean Ayissi)

“Alors qu’en période normale, on loue 2-3 vélos par jour, aujourd’hui, on en est à 80 locations par jour!”, s’exclame Alexis, responsable du magasin.

La demande de réparations est elle aussi en forte hausse. “On est un peu surbookés”, reconnaît le dirigeant, qui déplore les accès d’agressivité de certains clients impatients.

Sur Internet aussi, les annonces fleurissent. “Idéal grèves: beau vélo pour femme” titrait par exemple une annonce sur le site de vente aux enchères e-Bay.

Un rebond qui redonne du baume au coeur aux vendeurs de cycles, assommés par le succès du Vélib’, système parisien de vélos en libre-service lancé le 15 juillet, qui a franchi le seuil des 150.000 abonnés et des 10 millions de locations pendant la grève.

“La grève a permis de rattraper le manque à gagner”, observe Marc de Stoppani, gérant de magasins Bicloune à Paris. Le responsable évalue le regain d’activité à environ “30% sur la vente d’accessoires et sur les réparations de vieux vélos que les gens avaient achetés lors des précédentes grèves”.

Ce dernier en vient à espérer que la grève “se poursuive” car “cela donne l’habitude aux gens de rouler en vélo même en temps de pluie”.

Pour Alexis, le responsable d’Allô Vélo, ce nouveau mouvement social contribue à changer le regard porté sur la bicyclette. “Contrairement à d’autres pays d’Europe où le vélo a un usage utilitaire, en France, il est plutôt considéré comme un outil de loisirs”, explique-t-il. “Aujourd’hui, les gens comprennent que c’est utile”.

 21/11/2007 11:08:56 – © 2007 AFP