Plusieurs ‘’Maghreb’’ se construisent à petits pas. L’Union maghrébine des
employeurs est déjà une réalité ; l’Union des banques maghrébines aussi ;
l’Union des Centres des jeunes dirigeants d’entreprise maghrébins avancent
également, etc.
En effet, à l’occasion du 39ème congrès de l’Union des
producteurs, transporteurs et distributeurs d’énergie électrique en Afrique
(UPDEA), qui s’est tenu dernièrement à Tanger au Maroc, il semblerait qu’on
s’achemine vers la création, en bonne et due forme, d’un marché maghrébin de
l’électricité, au début de l’année 2009. Ainsi, M. Chouireb Lakhdar, le
représentant du Comité maghrébin de l’électricité (COMELEC), vient
d’annoncer une “interconnexion” électrique de la ville de Tanger avec la
Tunisie, via l’Algérie, appelé à constituer le noyau d’un marché régional
maghrébin de l’électricité. De son côté, M. Nourreddine Boutarfa, dirigeant
du groupe algérien Sonelgaz, renchérit en disant que “l’objectif d’un
Maghreb interconnecté est de dépasser le stade actuel des secours mutuels
instantanés pour créer un véritable marché maghrébin et développer des
accords commerciaux à plus long terme vers l’Europe”. Il s’agit d’une
interconnexion de 400 KV qui reliera Tanger à la frontière algéro-tunisienne.
En clair, le but ultime est de renforcer les liaisons internes et
intra-maghrébines aux niveaux de la production et du transport. D’ailleurs,
on peut souligner qu’une étude est actuellement financée par l’UE pour
dresser un état des lieux de la situation énergétique des trois pays du
Maghreb, dans l’optique d’intégrer à plus long terme le marché maghrébin de
l’électricité à celui de l’UE.
En tout cas, les participants maghrébins à ce congrès ont été unanimes pour
souligner que l’intégration régionale commence à porter ses fruits en
Afrique du Nord, et ce conformément à la Déclaration d’Athènes sur la
constitution d’un marché de l’électricité signée en 2003 par la Tunisie,
l’Algérie et le Maroc, d’une part, et les pays membres de l’Union
Européenne.
Mais les deux autres pays du Maghreb, à savoir la Libye et surtout la
Mauritanie (dont le taux d’électrification ne dépasse guère les 35% en
milieu urbain), devraient suivre le mouvement.
Rappelons que la mise en service fin 2006 d’une seconde connexion
sous-marine (après celle qui avait été ouverte en 1997) en reliant les rives
marocaine et espagnole pourrait donner plus de tonus à cette nouvelle
dynamique en bouclant la connexion qui parcourt déjà tout le pourtour
méditerranéen.
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