Les profits trimestriels d’Air France-KLM s’envolent malgré le pétrole cher

 
 
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Des avions d’Air France stationnés sur le tarmac de Roissy, le 30 septembre 2003 (Photo : Jack Guez)

[22/11/2007 13:39:43] PARIS (AFP) Le groupe aérien européen Air France-KLM a vu ses bénéfices s’envoler au deuxième trimestre malgré la cherté du pétrole, grâce au dynamisme du trafic et à la mise en place d’un programme d’économies.

“Le deuxième trimestre est excellent. Stimulée par une bonne croissance de l’économie mondiale, la demande dans le transport aérien est très bien orientée en dépit de la crise des crédits immobiliers aux Etats-Unis” qui a éclaté cet été, a commenté jeudi le patron du groupe, Jean-Cyril Spinetta, lors d’une conférence de presse.

De juillet à septembre, le bénéfice d’exploitation a bondi de 27,6%, comparé à la même période en 2006-2007, à 725 millions d’euros. Un résultat supérieur aux attentes, puisque les analystes tablaient sur un profit compris entre 631 et 718 millions d’euros. Son bénéfice net a quasiment doublé (+96,8%) à 736 millions d’euros, gonflé toutefois par une seconde restructuration financière du service de réservation Amadeus.

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Le PDG d’Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, lors d’une conférence de presse à Paris, le 22 novembre 2007 (Photo : Eric Piermont)

La Bourse de Paris a applaudi à ses chiffres, l’action prenant 8,05% à 23,89 euros à 11H15 GMT, dans un marché en hausse de 0,55%.

“Compte tenu du niveau actuel des réservations pour les prochains mois et en intégrant l’impact du conflit social d’octobre chez Air France estimé à 60 millions d’euros”, le groupe confirme “son objectif d’une nouvelle hausse du résultat d’exploitation pour l’ensemble de l’année”. Ce dernier avait bondi de 32,5% sur l’exercice 2006-2007 (clos fin mars) à 1,24 milliard d’euros.

Et pour M. Spinetta, le transport aérien a encore de beaux jours devant lui: “Il n’y a aucun signal de fléchissement depuis quatre ans. Nous pensons que cela va durer pour l’exercice en cours et au-delà”.

Face à la cherté de l’or noir, le groupe se montre serein grâce à sa politique de couverture, selon laquelle il achète du pétrole à terme permettant de lisser les évolutions. De plus, “la faiblesse du dollar a un effet favorable sur les achats carburant”, libellés dans cette monnaie, a souligné le directeur financier du groupe, Philippe Calavia.

Ainsi, au deuxième trimestre, “l’efficacité de la couverture pétrolière et la dépréciation du dollar ont permis de limiter à 1,8% la hausse de la facture pétrolière”, remarque le groupe.

M. Spinetta a également estimé bien avancé le nouveau plan d’économies du groupe annoncé en mai dernier prévoyant 1,4 milliard d’euros de réduction de coûts sur trois ans, dont 560 millions en 2007-2008.

Pour rester un acteur de référence dans un secteur qui évolue vers une libéralisation totale, Air France-KLM, issu de la fusion en 2004 d’une compagnie française et néerlandaise, n’exclut pas de prendre part à une consolidation future en Europe. “Mais à condition qu’un rapprochement avec une autre société soit créatrice de valeur”, a précisé M. Spinetta.

“Nous continuons à explorer les deux dossiers Iberia et Alitalia”, a-t-il dit. Depuis l’été dernier, le groupe étudie un éventuel rapprochement avec la compagnie aérienne espagnole en bonne santé financière et l’italienne Alitalia déficitaire.

“Pour Alitalia, le calendrier se rétrécit, on croit comprendre que la date limite pour marquer son intérêt, c’est la fin de ce mois, le début du mois prochain”, a remarqué M. Calavia.

Mardi, la compagnie italienne a effectivement fait savoir que le candidat le mieux placé pour sa privatisation serait connu d’ici le 15 décembre prochain et que des négociations “exclusives” seraient entamées avec cet éventuel acquéreur.

 22/11/2007 13:39:43 – © 2007 AFP