[22/11/2007 17:40:09] PARIS (AFP) La Banque Populaire et la Caisse d’Epargne ont volé jeudi au secours de leur filiale Natixis, en recapitalisant sa filiale américaine CIFG, durement touchée par la crise des crédits aux Etats-Unis, une annonce qui a fait s’envoler un titre jusque-là en pleine déroute. “Avec l’annonce, en février 2007, de son exposition au +subprime+ américain via une ligne de financement en faveur de New Century, la faillite quelque temps après de l’allemande IKB (dans laquelle Natixis détient une participation historique) et plus récemment les inquiétudes sur CIFG, Natixis s’est forgée l’image d’une banque +maudite+, plus exposée que les autres à la crise”, a commenté jeudi dans une note à ses clients, Pierre Chédeville, analyste du Crédit Mutuel-CIC. Le 6 novembre, l’agence de notation Fitch avait prévenu en effet qu’elle risquait de dégrader la note de CIFG, faisant plonger le cours de Natixis, déjà bien chahuté, à l’instar des autres valeurs bancaires, par la crise des marchés de crédit. CIFG est un “rehausseur de crédit”, ce qui signifie qu’il se porte garant des remboursements des crédits sur lesquels sont gagées des obligations. Certains de ces crédits étant “subprime”, CIFG a été fortement sollicité ces derniers mois au point qu’une recapitalisation s’est avérée indispensable pour maintenir son ratio prudentiel (le niveau de ses fonds propres en regard de ses engagements). Un an après la création de Natixis, leur filiale commune de banque de gros, les deux groupes n’ont finalement pas eu d’autre choix que de s’engager à recapitaliser, à parité, CIFG à hauteur de 1,5 milliard de dollars (1,01 milliard d’euros). “Les modalités de ce soutien financier, réalisé sous la forme de fonds propres ou assimilés, feront l’objet d’une discussion avec les agences de notation en vue de le mettre à disposition de CIFG dans les mois à venir”, ont-ils précisé dans un communiqué commun. Dans un second temps, ils rachèteront à Natixis sa participation actuelle au capital de CIFG. Lors de la création de Natixis, la filiale américaine, qui appartenait alors à l’Ecureuil, avait été valorisée à 430 millions d’euros. A la suite de cette annonce, Fitch a confirmé la note “AAA” de CIFG, soulignant que le montant de ce soutien “se situe au niveau du capital requis pour se voir attribuer une note AAA”. Standard and Poor’s a toutefois revu de stable à négative la perspective accompagnant la notation de la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne (CNCE, l’organe central de l’Ecureuil) et de Natixis. L’agence s’inquiète en effet de “la capacité du groupe Caisse d’Epargne d’améliorer sa rentabilité et de maintenir son ratio de fonds propres à un niveau élevé” suite à cette opération alors que ses activités de banque de détail et Natixis font face dans le même temps à une “conjoncture plus difficile”. L’annonce de cette opération a été très bien accueillie par les investisseurs. A la Bourse de Paris, le titre a clôturé en hausse de 15,53%, à 13,09 euros, ramenant sa perte à 38,5% depuis le 1er janvier. En effet, “la perte attendue sur CIFG, même substantielle, restera gérable. Natixis affiche à ce jour le coût du risque le plus faible des banques françaises et dispose d’un volant de sécurité de près de 610 millions d’euros de provisions collectives”, estime M. Chédeville. Natixis publiera ses résultats du troisième trimestre le 29 novembre. |
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