Grève : un coût certain pour les entreprises, mais limité pour l’économie

 
 
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Un CRS garde l’accès à un train de fret, à Clermont Ferrand (Photo : Thierry Zoccolan)

[24/11/2007 12:18:42] PARIS (AFP) La grève dans les transports représente un coût certain pour les entreprises, notamment dans l’industrie, le commerce et l’hôtellerie, mais qui reste limité pour l’ensemble de l’économie, selon les experts.

La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a évalué en début de semaine le coût du conflit contre la réforme des régimes spéciaux de retraite entre “300 et 400 millions d’euros par jour”, soit entre 2,7 et 3,6 milliards pour les neuf jours du mouvement.

Vendredi, les économistes de l’Insee évoquaient un montant beaucoup plus faible, “de l’ordre d’un demi-milliard pour l’ensemble de la grève”. “L’effet sur la croissance du 4e trimestre sera faible, de l’ordre de 0,1 point de PIB, et encore plus faible sur l’année”, a-t-on indiqué à l’Institut.

Sans donner de chiffres, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a jugé le coût du mouvement “incalculable” et “probablement gigantesque”.

La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) a évoqué vendredi une perte de chiffre d’affaires “importante” pour beaucoup d’entreprises. Faisant état de “difficultés de trésorerie” pour les plus fragiles, elle a réclamé un “paiement étalé” de leurs échéances sociales et fiscales.

Premier groupe touché, la SNCF évalue les pertes à quelque 20 millions d’euros par jour, dont la moitié pour le fret, déjà en crise chronique.

La société nationale a annoncé vendredi qu’elle allait dédommager les usagers, y compris les abonnés, des grandes lignes, des trains régionaux et franciliens. La RATP, auquel le mouvement a déjà coûté quelque 4 millions d’euros par jour, fera de même.

Les deux entreprises, qui ont par ailleurs fait des économies pendant la grève sur les salaires non-versés et leurs coûts d’exploitation, n’ont pas chiffré le coût des indemnisations.

Pour l’impact sur le tissu économique, le directeur général du Fret SNCF, Oliver Marembaud, a affirmé que jusqu’à une vingtaine de sites industriels avaient été proches de la rupture d’approvisionnement dans les derniers jours de grève.

Dès la semaine dernière, le leader mondial de l’acier et premier client de la SNCF, ArcelorMittal, avait “tiré le signal d’alarme”, estimant que la grève pesait sur son outil industriel.

Les responsables du secteur du commerce ont signalé une baisse de fréquentation pouvant aller jusqu’à 40% ou 50% dans les grands magasins, même si la perte devrait être en partie compensée après la fin du mouvement. Un rattrapage qui sera plus difficile pour les hôtels franciliens.

 24/11/2007 12:18:42 – © 2007 AFP