La Bourse de Paris va scruter l’euro, le pétrole et les chiffres américains

 
 
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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[24/11/2007 07:45:31] PARIS (AFP) En l’absence de visibilité, la Bourse de Paris pourrait rester volatile la semaine prochaine et manquer de facteurs de soutien, alors que l’euro et le pétrole ont atteint des sommets et que les craintes persistent sur le ralentissement de l’économie américaine.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a fini stable (-0,04%), terminant vendredi à 5.521,17 points.

L’indice parisien a bien tenté un rebond en fin de semaine, mais que plusieurs analystes qualifiaient de simple “rattrapage technique” dans des volumes d’échanges restreints, Wall Street étant restée fermée jeudi pour Thanksgiving.

“La semaine a une nouvelle fois été marquée par une grande nervosité”, souligne Guillaume Garabédian, de Meeschaert Gestion Privée.

Pour Romain Boscher, responsable de la gestion actions chez Groupama Asset Management, “le CAC 40 renoue aujourd’hui avec un contexte de très faible visibilité, synonyme de très forte volatilité”.

“Beaucoup de signaux sont au rouge”, prévient l’analyste, qui exclut “une embellie à court terme”.

Parmi les facteurs d’inquiétudes, l’euro a atteint cette semaine un nouveau sommet face au billet vert, frôlant le seuil de 1,50 dollar.

Parallèlement, le pétrole a continué de battre des records, à quelques encablures des 100 dollars le baril.

A cela s’ajoute un troisième choc: la crise des crédits américaine. “Quand les coûts de financement étaient bas, les grands groupes pouvaient encaisser plus facilement la montée de l’euro et du pétrole, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui”, note Romain Boscher.

“Désormais, la hausse des matières premières risque de peser fortement sur leurs marges”, ajoute l’analyste, qui s’attend à de grosses déceptions sur les résultats des entreprises dès le 4e trimestre, puis en 2008.

Dans ce contexte, les opérateurs se concentreront la semaine prochaine sur une série de statistiques macroéconomiques aux Etats-Unis, alors que les économistes s’interrogent toujours sur l’ampleur du ralentissement en cours de la croissance américaine.

Les reventes de logements et les ventes de logements neufs en octobre, attendus mardi et jeudi, donneront de nouveaux indices sur l’état de santé du marché immobilier américain.

Pour Romain Boscher, “on attend surtout de voir comment la faiblesse de ce secteur va se répercuter sur la consommation aux Etats-Unis”, alors qu’approchent les fêtes de fin d’année.

La Réserve fédérale américaine (Fed) doit par ailleurs publier son Livre beige mercredi. “En ce moment, les marchés sont attentifs aux moindres phrases prononcées par les banquiers centraux, cherchant à déceler avec quelle rapidité ils veulent baisser leurs taux”, estime Guillaume Garabédian.

Dans leur écrasante majorité, les économistes s’attendent à ce que la Fed baisse une nouvelle fois ses taux le 11 décembre, date de sa prochaine réunion de politique monétaire.

La banque centrale américaine a estimé mardi que la croissance en 2008 pourrait être aussi faible que 1,8%.

Les investisseurs attendent jeudi la deuxième évaluation du PIB américain au troisième trimestre. Le consensus des analystes table sur une croissance de 4,8%, après une première estimation fin octobre à 3,9%.

“Il faudra que les chiffres soient vraiment bons pour faire remonter les marchés”, prévient Guillaume Garabédian.

“Si à l’inverse ils sont inférieurs aux attentes, une nouvelle forte baisse n’est pas à exclure”, ajoute-t-il.

En cas de décrochage, les bancaires et les foncières pourraient à nouveau être particulièrement fragiles, estime l’analyste.

“Il faudra aussi surveiller les valeurs exportatrices, comme EADS, Schneider ou les groupes du luxe, pénalisées par la hausse de l’euro”, selon lui.

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 24/11/2007 07:45:31 – © 2007 AFP