Airbus : les syndicats craignent une délocalisation partielle en Chine

 
 
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La queue d’un Airbus A340 au salon aéronautique de Farnborough le 18 juillet 2006 (Photo : Leon Neal)

[25/11/2007 14:27:36] TOULOUSE (AFP) Des syndicats d’Airbus France ont estimé samedi à Toulouse que les déclarations du président d’EADS, Louis Gallois, sur une éventuelle délocalisation de la production en zone dollar, était une façon de les préparer “psychologiquement” à des annonces de transferts vers la Chine.

La visite d’Etat du président français Nicolas Sarkozy, à partir de dimanche dans ce pays, “c’est notamment pour nous préparer psychologiquement à un transfert de charges vers la Chine”, a déclaré à l’AFP Marina Lensky, représentante du syndicat CFTC, espérant que ce transfert sera “très limité et permettra d’avoir des contrats chez eux”.

Cette inquiétude est partagée par le syndicat majoritaire Force ouvrière (FO) et la CGT, qui ne souhaitent pas que soit transféré “n’importe quoi en Chine” où, selon le quotidien économique français La Tribune, 100 à 150 Airbus devraient être vendus durant la visite de trois jours du président Sarkozy.

Les déclarations de M. Gallois, qui “complètent” les propos tenus jeudi par le président d’Airbus Thomas Enders, préfigurent également les annonces qui pourraient être faites la semaine prochaine sur “les cessions de sites et la situation airbusienne avec la problématique euro-dollars”, selon le syndicat CGC-CFE.

Le patron d’EADS, maison mère d’Airbus, a déclaré samedi au journal allemand Welt am Sonntag que le cours actuel de l’euro, qui a frisé cette semaine le seuil des 1,50 dollar, était “très clairement une menace pour notre existence – pas dans l’immédiat, mais à long terme”, le groupe aéronautique produisant en Europe des avions vendus en dollars.

Le délégué syndical de FO, Jean-François Knepper, a jugé “un peu prématuré de prendre des décisions par rapport au cours du dollar aujourd’hui (…) le phénomène de parité euro-dollar est structurel à notre industrie.”

“Il y a des périodes pendant lesquelles ça nous a permis de gagner beaucoup d’argent. Et qui peut dire quel sera le taux de parité euro-dollar ? Aujourd’hui, les mécanismes de couverture de taux de change couvrent jusqu’en 2010”, a-t-il ajouté, regrettant une nouvelle fois que la logique financière prime sur les intérêts industriels.

Selon M. Knepper, “ça ressemble un peu à une opération pour passer en force sur l’externalisation de nos productions”. La CGT et la CFTC ont estimé que les sous-traitants étaient particulièrement visés par ces “délocalisations forcées”.

“Le durcissement de Power8 (plan de restructuration, ndlr) va se faire par l’externalisation” vers la zone dollar, a renchéri le délégué syndical central CGT Xavier Petrachi pour qui, dans ce contexte, “la vente des sites (européens) ne va pas changer grand chose”.

 25/11/2007 14:27:36 – © 2007 AFP