Le capital confiance envolé, Ericsson perd près de la moitié de sa valeur en 2007

 
 
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Le pdg d’Ericsson, à Stockholm le 25 octobre 2007 (Photo : Fredrik Sandberg)

[25/11/2007 18:51:02] STOCKHOLM (AFP) 2007, annus horribilis pour Ericsson ? Jusqu’alors entreprise suédoise vedette qui tirait l’économie du pays scandinave, le numéro 1 mondial des réseaux de téléphonie mobile traverse une crise de confiance durable qui assombrit considérablement son avenir.

Au terme d’une nouvelle semaine d’agitation boursière, la valeur du groupe a été quasiment divisée par deux à 239,08 milliards de couronnes (25,68 milliards d’euros) contre près de 450 milliards au début de l’année.

Son patron, Carl-Henric Svanberg, à la tête du géant suédois depuis 2003 et jusqu’alors considéré comme celui qui a extirpé le groupe de la crise de 2000 pour le hisser au premier rang mondial, se voit désormais critiqué sur sa manière de gérer cette période de turbulences.

Et pour ajouter à la morosité ambiante, des affaires de pots de vin sont venues écorner un peu plus l’image de l’entreprise.

“Restaurer la confiance sera un processus très très long qui prendra trois, quatre trimestres, voire un an après deux avertissements sur résultats successifs”, résume Greger Johansson, Directeur de Recherches chez Redeye, spécialiste des analyses financières.

La direction, suppute-t-il, va probablement procéder à des licenciements pour rassurer le marché.

“Un plan peut être concocté en un ou deux mois mais restaurer la confiance prendra beaucoup plus de temps”, insiste-t-il.

Bien que l’entreprise demeure solide sur le plan industriel, l’action Ericsson B ne cesse de dégringoler depuis l’avertissement sur résultat émis le 16 octobre.

Alors que le 2 janvier, le titre cotait à 28,2 couronnes. Vendredi, il ne valait plus que 14,72 couronnes, soit un plongeon de 47,4%.

Mi-octobre, Ericsson avait prévenu que ses résultats seraient moins bons à l’avenir en raison d’une détérioration du marché en 2007 et 2008. Le groupe pâtit d’un ralentissement du marché des réseaux de téléphonie mobile, affecté par la concurrence des fabricants asiatiques.

Et mardi, lors d’une conférence à New York, le patron a réaffirmé que les problèmes allaient se poursuivre.

Au troisième trimestre, le bénéfice net et le résultat d’exploitation ont chuté de 36% à 4 milliards de couronnes suédoises (433,94 millions d’euros) et 5,6 milliards (607,45 M EUR).

Aux Etats-Unis où des plaintes collectives ont été déposées par des investisseurs estimant avoir été dupés, M. Svanberg a prévenu que le chiffre d’affaires au quatrième trimestre serait “probablement” dans le bas de la fourchette des prévisions (53 à 60 milliards).

Les critiques grondent mais les analystes écartent l’idée d’un départ de M. Svanberg. “Ce ne sera pas un bon signal”, estime M. Johansson.

Vendredi, le président du Conseil d’administration Michael Treschow a réitéré sa confiance au PDG.

“Carl-Henric dirige l’entreprise depuis cinq ans et c’est lui qui lui a permis d’atteindre la position qu’il a aujourd’hui sur le marché”, a-t-il déclaré vendredi à la radio publique suédoise.

“Ericsson a la meilleure position sur le marché, la meilleure rentabilité et la meilleure croissance”, a-t-il ajouté, soulignant que “pendant dix-huit trimestres d’affilé, le groupe avait répondu aux attentes du marché”.

“Oui le groupe est toujours numéro 1, il détient la plus grande part de marché, il n’y a pas de problème avec ses produits mais le problème reste la confiance”, a martelé M. Johansson.

Une confiance décidément malmenée. Cette semaine, la radio suédoise révélait qu’Ericsson avait versé des pots de vins à des agents pour obtenir des contrats à Oman et en Algérie.

 25/11/2007 18:51:02 – © 2007 AFP