Pétrole : l’Iran juge la production suffisante mais n’écarte pas une hausse

 
 
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Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad (G) et le ministre du Pétrole, Gholam Hossein Nozari (C), à Téhéran le 14 novembre 2007 (Photo : Behrouz Mehri)

[25/11/2007 18:51:03] TEHERAN (AFP) L’Iran, deuxième exportateur de brut de l’Opep, considère qu’il y a suffisamment de pétrole sur le marché mais est prêt à en produire davantage si le cartel le juge nécessaire, a déclaré samedi le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari.

“Nous pensons qu’il y a suffisamment de pétrole sur le marché mais si les statistiques et données indiquent qu’il y a un besoin d’augmenter la production, nous sommes capables de satisfaire la demande”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

“Mais cela devrait être décidé au final avec les autres membres” de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a ajouté le ministre.

Lorsque les journalistes lui ont demandé si l’Iran accepterait une éventuelle décision de l’Opep d’augmenter sa production, M. Nozari a répondu: “Nous l’étudions et nous donnerons notre opinion”.

Les ministres du Pétrole de l’Opep, un cartel qui représente 40% de l’offre mondiale, se réunissent le mois prochain à Abou Dhabi pour discuter de leur politique en matière de production.

Lors d’un sommet extraordinaire de l’organisation, le week-end dernier à Ryad, en Arabie saoudite, certains ministres avaient exprimé la crainte que la hausse du prix du baril, qui flirte avec les 100 dollars, ne finisse par peser sur la demande de pétrole.

Mais ils avaient estimé que le cartel n’était pas responsable de l’envolée des cours.

La crainte d’une attaque américaine sur l’Iran dans le conflit qui oppose les deux pays sur le nucléaire et la peur de représailles de Téhéran sur le front du pétrole ont contribué à la récente augmentation des prix.

Washington et d’autres pays occidentaux accusent l’Iran de chercher à se doter de l’arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que nient les Iraniens.

Le baril de brut a établi vendredi un record de clôture à New York, à 98,18 dollars. L’affaissement du dollar, devise dans laquelle sont libellés les prix du pétrole, est aussi un facteur de la hausse des prix.

Deuxième producteur et exportateur de l’Opep (14,7% de la production du cartel), l’Iran est également le quatrième producteur et exportateur mondial de pétrole.

M. Nozari a indiqué que l’Iran entendait augmenter sa production de brut à la fin de son année calendaire (qui se termine en mars 2008).

“Nous produisons actuellement 4,145 millions de barils par jour (bj) et nos capacités de production sont de 4,3 millions de bj”, a-t-il dit, ajoutant que le pays visait “une production quotidienne de 4,2 millions d’ici la fin de l’année environ”.

Les quotas de l’Opep autorisent l’Iran à exporter 4,15 millions de bj.

L’Iran, a précisé M. Nozari, s’attend à empocher 60 milliards de dollars au cours de cette année grâce à la vente de son pétrole.

Le pays a de longue date l’ambition de porter sa production à cinq millions de bj. Mais un manque de financement cumulé au retard pris par les négociations avec les compagnies étrangères ont contrarié le développement de son secteur pétrolier.

De nombreuses compagnies seraient réticentes à investir en Iran du fait de pressions américaines.

Face à ces difficultés, M. Nozari a affirmé que Téhéran comptait de plus en plus sur les compagnies asiatiques.

“Il est possible que certains pays occidentaux sous l’influence des Etats-Unis négocient prudemment avec nous. Quoi qu’il en soit, nous avons adopté l’approche asiatique qui s’est ouverte à nous”, a-t-il dit.

 25/11/2007 18:51:03 – © 2007 AFP