Areva signe en Chine un contrat historique malgré ses déboires en Finlande

 
 
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La patronne d’Areva Anne Lauvergeon, à Pékin le 26 novembre 2007 (Photo : Teh Eng Koon)

[26/11/2007 11:08:43] PARIS (AFP) Le groupe français Areva a remporté lundi en Chine le plus gros contrat de l’histoire du nucléaire civil, un an après son revers dans ce pays face à l’américain Westinghouse et malgré ses déboires en Finlande.

Pour 8 milliards d’euros, Areva a vendu à l’électricien chinois CGNPC deux réacteurs nucléaires de troisième génération ( EPR , European Pressurised water Reactors), plus puissants que les réacteurs construits dans les années 80, avec le combustible uranium et les services nécessaires pour les faire fonctionner.

Le contrat sera en partie libellé en euros, ce qui permettra à Areva de limiter les risques de change.

Les réacteurs seront réalisés à Taishan, près de Hong Kong, dans le Guangdong par une société d’ingénierie commune, qui reste à créer.

Le partenariat prévoit aussi, en aval, des “études de faisabilité” pour la construction d’une usine de traitement-recyclage de l’uranium usé. Ce projet est évalué à 15 milliards d’euros, selon Areva.

CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company) a obtenu de son côté de pouvoir acheter 35% de la production des mines d’uranium du canadien Uramin, racheté cet été par Areva et présent dans trois pays africains, l’Afrique du Sud, la Namibie et la République centrafricaine.

L’électricien chinois, partenaire historique d’Areva et d’EDF dans ce pays, exploite les centrales de deuxième génération de Daya Bay et Ling Ao (sud), à la construction desquelles Areva et EDF ont participé dans les années 80 et 90.

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Anne Lauvergeon et un officiel chinois, le 26 novembre 2007 à Pékin (Photo : Peter Parks)

Mais les discussions avec Pékin ont été ardues. Areva s’est d’abord fait souffler, à la mi-décembre 2006, un contrat de plusieurs milliards de dollars par l’américano-japonais Westinghouse pour la construction en Chine de quatre réacteurs de 1.000 mégawatts chacun.

Cette fois, le groupe français souligne avoir conclu un contrat “plus large” que son concurrent, car il comprend le combustible et Areva reste partenaire de la construction, contrairement à Westinghouse.

Mais selon une source proche du dossier, Areva a dû renoncer à vendre ses EPR “clés en mains”, sur le modèle du chantier finlandais, CGNPC préférant qu’Areva intervienne comme simple fournisseur des îlots, comme à Flamanville (Manche).

L’architecte de la centrale abritant ces réacteurs sera CGNPC, en partenariat avec EDF, ce dernier prenant un tiers d’une coentreprise pour construire et exploiter ces réacteurs.

Un dernier accroc a eu lieu fin juillet. Alors que la ministre de l’Economie Christine Lagarde s’apprêtait à partir en Chine pour la lettre d’intention, le partenaire chinois avait alors changé le lieu de construction des EPR, qui devaient initialement être érigés à Yangjiang, dans la même province.

Reste à savoir si les retards pris par le chantier du premier EPR en Finlande ont pesé dans ces négociations.

L’exploitation du premier EPR devrait démarrer en 2011 au lieu de mi-2009 comme prévu initialement, et a déjà obligé Areva à enregistrer des provisions qui ont freiné la croissance de ses résultats. En Chine, la mise en service est prévue pour 2014.

Le contrat chinois, qui s’appuie sur la technologie d’Areva et de son partenaire allemand Siemens, est “emblématique” de “l’ancrage nécessaire de Siemens chez Areva”, estime un analyste de CM-CIC, alors que l’Elysée songe à refondre le capital d’Areva et que le gouvernement a évoqué une possible sortie de Siemens si l’Allemagne abandonnait le nucléaire.

La commande est aussi bienvenue au moment où Areva cherche à vendre son EPR aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne.

 26/11/2007 11:08:43 – © 2007 AFP