Les cours du pétrole repartent à l’assaut des 100 dollars le baril

 
 
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Une plate-forme pétrolière dans le Golfe du Mexique

[26/11/2007 12:12:44] LONDRES (AFP) Le marché du pétrole était bouillant lundi matin, avec un nouveau record à Londres et un baril à plus 99 dollars à New York, le résultat d’une combinaison de facteurs à l’oeuvre depuis des mois: craintes sur l’état de l’offre, glissade du dollar et tensions géopolitiques.

Jeudi et vendredi derniers, le marché avait connu un calme inhabituel en raison de congés aux Etats-Unis et au Japon.

Mais la dinde de Thanksgiving à peine digérée, les courtiers américains auront la surprise lundi à l’ouverture (à la mi-journée en France) de découvrir que les cours taquinent à nouveau le seuil des 100 dollars.

A New York, le prix du baril a poussé jusqu’à 99,11 dollars, tout près de son récent record à 99,29 dollars, et à Londres le prix du brut a inscrit un nouveau record, à 96,55 dollars le baril.

Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de brut pour livraison en janvier valait 96,46 dollars à Londres et 99 dollars à New York.

En novembre dernier, le baril de Brent valait environ 60 dollars. Depuis lors, il a augmenté de 60%.

Les raisons de fond expliquant la hausse des prix de l’or noir sont les mêmes depuis des mois: les acteurs du marché craignent que l’offre ne suffise pas à satisfaire une demande qui croît à un rythme soutenu. Dans ce contexte, ils observent avec inquiétude la fonte des stocks des pays de l’OCDE, et en particulier américains.

Sachant cela, la réticence de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont les pays représentent 40% de l’offre mondiale de brut, à augmenter franchement sa production a été considérée par les experts comme un facteur aggravant. Le cartel pétrolier impute la flambée des prix à la spéculation et aux infrastructures de raffinage.

Les ministres du Pétrole de l’Opep discuteront de leur politique en matière de production lors de leur prochaine réunion le 5 décembre à Abou Dhabi (Emirats arabes unis).

“L’Opep se trouve face à une situation lui laissant peu de choix, si elle veut éviter une nouvelle hausse des prix”, a estimé Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix.

D’autre part, une montée des tensions géopolitiques dans les grands pays producteurs que sont l’Iran, l’Irak et le Nigeria a incité les investisseurs à augmenter la “prime de risque” géopolitique comprise dans le prix du baril.

Les tensions sont particulièrement fortes entre l’Iran, quatrième producteur mondial de brut, et l’Occident à propos du programmme d’enrichissement nucléaire mené par Téhéran. Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), réuni à Vienne jeudi et vendredi, a exhorté Téhéran à ouvrir davantage ses sites nucléaires et à suspendre son programme d’enrichissement d’uranium. Le responsable du nucléaire iranien a rejeté samedi la demande faite par l’AIEA de permettre des inspections supplémentaires des installations nucléaires du pays.

A ces raisons fondamentales s’est ajouté un facteur technique. La dégringolade du dollar, qui a perdu jusqu’à 12% face à l’euro depuis un an, a stimulé la demande d’or noir. La dévalorisation du billet vert renforce en effet le pouvoir d’achat des investisseurs détenteurs d’autres devises. Tombé vendredi à 1,4967 dollar pour un euro, le billet vert n’a jamais été aussi bas face à la monnaie unique.

 26/11/2007 12:12:44 – © 2007 AFP