Natixis : “Il était urgent d’alléger la pression sur le cours”, selon le directeur général

 
 
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Logo de Natixis (Photo : Joel Saget)

[26/11/2007 13:51:30] PARIS (AFP) Le directeur général de Natixis, Dominique Ferrero, justifie le sauvetage par ses deux maisons mère de sa filiale américaine CIFG par le fait qu’il était “urgent d’alléger la pression qui pesait sur le cours de Natixis”, dans un entretien aux Echos datés de lundi.

“Il devenait urgent d’alléger la pression qui pesait sur le cours de Natixis depuis cet été, du fait des inquiétudes sur les rehausseurs de crédit”, explique M. Ferrero.

“Deux solutions s’offraient à nous: recapitaliser CIFG en le sortant du périmètre de Natixis, ce que nous avons fait, ou se résigner à une dégradation de ses notes de crédit. Dans ce second cas, les conséquences auraient été désastreuses pour les investisseurs détenteurs d’actifs dont la note est garantie par CIFG”, poursuit-il.

A la suite de cette intervention, le cours de Natixis, en forte baisse depuis cet été, s’est envolé en fin de semaine dernière, effaçant en partie les pertes des mois précédents.

Natixis a dégagé un bénéfice net en hausse de 16% au 3e trimestre grâce à une plus-value exceptionnelle, mais son chiffre d’affaires a reculé de 17% à cause de la crise financière dont l’impact s’est élevé à 407 millions d’euros.

En ce qui concerne CIFG, Natixis a dû réajuster la valeur de son portefeuille de dérivés de crédit, ce qui l’a amenée à constater une provision de 140 millions d’euros. Sur neuf mois, la contribution de CIFG est négative de 85 millions d’euros.

“L’évolution de cette provision au quatrième trimestre sera liée à la variation des dérivés de crédit” et “il est probable que nous enregistrions une moins-value de cession à l’occasion de la reprise de CIFG par nos actionnaires”, indique le directeur général.

Aujourd’hui CIFG est valorisée 430 millions dans les livres de Natixis.

Par ailleurs, M. Ferrero s’est refusé à confirmer les objectifs financiers de Natixis, soit une hausse de 25% de son résultat courant entre 2005 et 2007, au motif que “les perturbations de l’environnement rendent difficile toute projection”.

Le directeur général a en outre exclu tout changement de gouvernance: “Il y a un directoire. Il n’y a pas raison de le faire évoluer”, a-t-il dit.

Dans un entretien au Figaro daté de lundi, Philippe Dupont, le PDG des Banques Populaires et le président du directoire de Natixis, a également rejeté cette éventualité, tout en admettant que “la conduite d’un projet d’une telle dimension” n’était pas un “long fleuve tranquille”.

La presse économique a fait état de divergences entre les deux actionnaires de Natixis au sujet de la recapitalisation de CIFG, certains au sein du groupe Banque Populaire jugeant que c’était à l’Ecureuil d’en assumer le coût puisqu’il l’avait apportée à Natixis lors de sa création.

“Le sens des responsabilités a prévalu. En ce qui concerne les Banques Populaires, cela interdisait de revisiter nos accords initiaux”, a indiqué Philippe Dupont à ce sujet.

 26/11/2007 13:51:30 – © 2007 AFP