[27/11/2007 08:59:59] PÉKIN (AFP) Les laboratoires pharmaceutiques affichent un regain d’intérêt pour les vaccins, marché de la prévention de la maladie aux perspectives solides, dopé par la gestion du risque de pandémie et la chasse aux coûts de santé menée par les gouvernements. “Loin d’être un sous-segment de la pharmacie, le marché mondial de la vaccination est en expansion: de tous les produits pharmaceutiques, les vaccins sont aujourd’hui les plus dynamiques”, explique le cabinet Alcimed dans une étude. “La croissance est à deux chiffres et va rester soutenue dans les années à venir”, se félicitait lundi Jacques Cholat, président du numéro un mondial du secteur, Sanofi Pasteur, lors de l’annonce de la construction d’une usine de vaccins antigrippaux dans le sud de la Chine, près de Hong Kong. Selon le groupe français, le marché, qui croît deux fois plus vite que celui du médicament, va doubler d’ici à 2016, pour dépasser les 22 milliards de dollars. Les vaccins coûtent très cher à développer. Mais pour les laboratoires, ils ont l’avantage de ne pas pouvoir être copiés par des fabricants de génériques. Le vaccin, avec son rôle de prévention de la maladie, intéresse aussi au plus haut point des gouvernements en guerre contre l’explosion des dépenses de santé. Aux Etats-Unis, chaque dollar investi dans la vaccination des enfants contre neuf maladies permet d’éviter de dépenser six dollars de frais de santé, calculait en 2001 une étude des autorités américaines citée par le cabinet IMS Health sur son site internet. En outre, “les peurs relatives au bioterrorisme et à une pandémie grippale ont permis de déclencher une nouvelle vague d’investissement public dans les vaccins”, expliquent les experts du cabinet PriceWaterhouseCoopers (PWC) dans une étude récente. Aux Etats-Unis, on stocke, au cas où, les vaccins humains contre la grippe aviaire développés. Dans ce domaine, l’implantation de Sanofi Pasteur en Chine, d’où pourrait débuter une éventuelle pandémie, apparaît stratégique. Marché important, le vaccin l’est aussi tout simplement parce que les besoins restent immenses: le sida ou le paludisme font toujours des millions de morts à travers le monde. Vaccin contre Alzheimer, la dépendance à la cocaïne, l’hypertension, le sevrage tabagique: “l’étendue des pathologies sur lesquelles les recherches sont conduites sont étonnamment larges”, souligne PWC. Un domaine captive en particulier les chercheurs: celui de l’oncologie, dans lequel l’américain NorthWest Biotherapeutics a été autorisé au printemps par la Suisse à commercialiser le premier vaccin contre le cancer du cerveau. Face au cancer du col de l’utérus, Sanofi Pasteur MSD, coentreprise européenne de Sanofi Pasteur avec l’américain Merck, a lancé le Gardasil en 2006 dans l’Union européenne, et le britannique GlaxoSmithKline vient d’obtenir l’autorisation pour le Cervarix. Attirés par les perspectives de développement, les laboratoires qui n’étaient pas présents sur le marché finissent par y mettre un pied, comme le leader mondial du médicament, Pfizer, qui a racheté le britannique PowerMed en 2006. D’autres se renforcent, à l’instar d’AstraZeneca qui vient de s’offrir MedImmune, un des dix plus gros laboratoires de biotechnologie du monde, pour 15,6 milliards de dollars, ou de Novartis qui, en achetant l’américain Chiron pour 5 milliards en 2006, a rejoint du même coup le club des “grands” –Sanofi Pasteur, GlaxoSmithKline, Merck et Wyeth. D’autres préfèrent des partenariats –Roche et Transgene contre le papillome humain, associé au développement de lésions cancéreuses, ou Pasteur et Acambis contre le virus du Nil–, voire des alliances stratégiques, avec prise de participation, comme le suisse Novartis monté dans le capital de l’autrichien Intercell. |
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