[27/11/2007 10:22:08] FRANCFORT (AFP) Le ministre des Finances allemand Peer Steinbrück défend l’euro fort, tout en reconnaissant que les perspectives de croissance de la première économie de la zone euro se sont assombries en partie en raison de la rapide glissade du dollar, dans un entretien paru mardi. Le ministre social-démocrate reste “naturellement” favorable à un euro fort, a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien économique Handelsblatt paru mardi. “Personne ne peut avoir intérêt à un euro faible”, a insisté le ministre, qui s’est distingué ces derniers mois en répétant qu’il “aimait l’euro fort” alors que de nombreuses voix, notamment en France, s’inquiétaient de la grimpée de la devise pour leurs exportateurs. “Au cours des derniers mois, l’économie allemande a bien résisté (BIEN: résisté) à la montée de l’euro”, argumente M. Steinbrück. “Mais cela devient à partir d’un certain point naturellement toujours plus difficile pour les branches exportatrices”, reconnaît-t-il, alors que l’euro frise le seuil historique de 1,50 dollar. Si le ministre des Finances se refuse d’être alarmiste, il reconnaît que “les perspectives de croissance se sont assombries”. “La crise financière américaine, qui est encore loin d’être surmontée et peut contaminer d’autres marchés financiers, en est en partie responsable. Vient ensuite le prix du pétrole, même si son effet sur les prix peut être en partie compensé par le cours élevé de l’euro. Enfin, l’euro monte plus et plus vite que prévu”, a expliqué M. Steinbrück au Handelsblatt. Vendredi, la chancelière Angela Merkel en personne avait déclaré que l’euro fort “posait naturellement aussi problème” pour les exportateurs allemands, et dans la foulée, plusieurs secteurs clefs de l’économie allemande ont exprimé leurs inquiétudes. Lundi, le secrétaire d’Etat à l’Economie Walther Otremba a averti que le cours de la monnaie européenne pourrait contraindre l’Allemagne à réviser ses prévisions de croissance. “Il est encore beaucoup trop tôt pour donner des indications concrètes”, a répliqué M. Steinbrück, soulignant simplement que l’Etat présenterait ses nouvelles prévisions de croissance à la fin janvier. “Nous devons faire attention à ne pas annoncer le lendemain de l’euphorie conjoncturelle la prochaine récession”, a prévenu M. Steinbrück. “Il y a trois mois, on poussait des cris de joie et maintenant on se retrouve peu avant Noël déjà (…) en dépression. C’est absurde et dangereux”, a estimé le ministre. Berlin table pour cette année sur une croissance de 2,4% du Produit intérieur brut (PIB), après 2,9% en 2006, puis de 2% en 2008. |
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