Le gouvernement dévoile Isis, intranet sécurisé et outil de gestion de crise

 
 
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Dans un service du secrétariat général de la défense nationale (SGDN), le 17 janvier 2006 (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[27/11/2007 13:55:39] PARIS (AFP) Nom: Isis. Date de naissance: 8 novembre 2006. Domicile: Hôtel des Invalides. Signe particulier: intranet hautement sécurisé de communication et de gestion de crise pour les responsables de l’Etat.

Entré discrètement en fonction il y a un an, Isis (Intranet Sécurisé Interministériel pour la Synergie gouvernementale), a été dévoilé mardi lors d’une conférence de presse à Paris.

Isis, (déesse égyptienne symbole des secrets), permet déjà à 400 “abonnés” de communiquer en toute confidentialité, de transmettre des informations classifiées “confidentiel défense” et de fonctionner en cas de crise.

Dix sites (Elysée, Matignon, Quai d’Orsay, Défense, Intérieur … ) sont déjà équipés de 200 terminaux Isis, soit 400 utilisateurs ou “abonnés”. Ils seront 800 fin 2008 et “plusieurs milliers” d’ici trois ans avec l’extension en province.

Devant la presse, le secrétaire général de la défense nationale (SGDN) Francis Delon a qualifié Isis d'”outil de travail quotidien pour les traitements des informations classifiées et d’outil de conduite de l’action gouvernementale en situation d’urgence ou de crise”.

Chaque utilisateur d’Isis habilité “confidentiel défense” (ministre, membre de cabinet, grand directeur d’administration, haut fonctionnaire de défense, …) dispose d’une carte à puce et d’un code. Depuis un terminal Isis, il peut échanger des messages avec un autre “abonné”, transmettre des documents classifiées ou accéder à des banques de données confidentielles.

Cet intranet, dont le maître d’oeuvre est France Télécom, permet également de conduire des exercices, comme un exercice Piratair mené au début de l’année, et de communiquer en cas de crise.

Les informations transmises par Isis sont chiffrées à trois niveaux et circulent dans des fibres optiques protégées. Isis n’est pas relié à l’internet afin d’éviter des attaques comme celles de l’été. Des systèmes d’information français d’Etat, comme le site internet du ministère de la Défense, avaient été victimes cet été de “cyber-attaques”, via la Chine.

Le coeur d’Isis est installé à six mètres sous l’Hôtel des Invalides, derrière des portes blindées, gardées par des gendarmes, dans le Centre de transmissions gouvernemental (CTG) au SGDN. Parmi les missions de ce service du Premier ministre, figurent la coordination interministérielle de défense et de sécurité nationale et la sécurité des réseaux et des systèmes d’information de l’Etat.

Jusqu’à présent l’Etat ne disposait que du réseau Rimbaud (Réseau InterMinistériel de BAse Uniformément Durci) pour communiquer par téléphone (3.600 utilisateurs). Ce réseau téléphonique chiffré et “durci” (protégé) incluait le Réseau interministériel (surnommé “L’inter”) avec sa numérotation à trois chiffres reliant l’Elysée, Matignon, les ministres, leurs directeurs de cabinet, SGDN, services de renseignements, soit quelque 300 “abonnés”.

Le Rimbaud est aussi abrité par le CTG qui assure également les transmissions du Président de la République et du Premier ministre pendant leurs déplacements.

Dans ce sous-sol, huit personnes assurent 24 heures sur 24 le bon fonctionnement d’Isis dont les serveurs sont isolés dans une cage de Faraday. Un centre de secours, quelque part en région parisienne, peut prendre le relais en cas d’incident majeur.

Selon Hélène Brisset du SGDN, qui a dirigé le projet et sa mise en place, le coût d’Isis se répartit entre 12 millions d’euros d’investissements et 1,5 million d’euros de fonctionnement annuel.

 27/11/2007 13:55:39 – © 2007 AFP