Wall Street retrouve des couleurs, grâce à la banque américaine Citigroup

 
 
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La Bourse de New York, le 1er octobre 2007 (Photo : Emmanuel Dunand)

[27/11/2007 21:35:37] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a rebondi mardi, tirée vers le haut par un investissement de 7,5 milliards de dollars de l’émirat d’Abou Dhabi dans la banque américaine Citigroup, en difficulté en raison de pertes massives sur les “subprime”: le Dow Jones a repris 1,69% et le Nasdaq 1,57%.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a progressé de 215,00 points à 12.958,44 points, tandis que l’indice du Nasdaq, qui comprend en majorité des valeurs technologiques, a avancé de 39,81 points à 2.580,80 points, selon les chiffres définitifs de clôture.

L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a quant à lui gagné 21,01 points à 1.428,23 points (+1,49%).

Le groupe bancaire Citigroup a pesé sur la tendance de Wall Street en annonçant un investissement de 7,5 milliards de dollars en cash dans son capital par l’émirat d’Abou Dhabi.

Son action, qui a perdu 30% depuis octobre, est remontée de 1,74% à 30,32 dollars.

“Cette transaction est un répit pour les investisseurs après l’accumulation de mauvaises nouvelles dans le secteur financier”, a expliqué Marc Pado, analyste chez Cantor Fitzgerald, car elle indique qu’il est encore “possible” d’acheter les actions bancaires, ajoute-t-il.

Pour Peter Cardillo (Avalon Partners), la recapitalisation de Citigroup constitue certes une “bouffée d’oxygène” pour la Bourse, mais elle rappelle que “les problèmes du secteur financier sont vraiment très profonds et plus graves que nous ne le pensions”, nuance-t-il.

Le secteur bancaire est en proie depuis cet été à une crise financière résultant de la multiplication des défauts de paiements des ménages américains peu solvables, qui ont emprunté pour acheter leur logement à taux variables.

Ce qui a obligé la plupart des banques à effectuer des dépréciations d’actifs et parfois des pertes massives, entraînant l’instabilité des Bourses mondiales qui s’interrogent sur l’ampleur des pertes des institutions financières dont certaines créances ont perdu toute valeur.

Les valeurs bancaires ont profité de l’effervescence autour de Citigroup pour refaire surface: Lehman Brothers a pris 4,25%, JP Morgan 4,67%, Merrill Lynch 3,59% et Goldman Sachs 2,83%.

Le recul des prix du pétrole, qui sont retombés en deçà de la barre psychologique des 95 dollars le baril, après avoir frôlé les 100 dollars, a aussi contribué au rebond du marché, selon les analystes.

L’enthousiasme généré par Citigroup a toutefois été atténué par des déclarations sombres de deux membres de la banque centrale américaine (Fed) sur la santé de l’économie américaine, tempérant le fort mouvement de rebond observé jusqu’à mi-séance, selon les analystes.

Charles Plosser, président de la Fed de Philadelphie, a dit que les récentes baisses des taux d’intérêt américains avaient augmenté les risques d’inflation.

Or les investisseurs espèrent un nouvel assouplissement monétaire le 11 décembre, date de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed.

Son homologue de Chicago, Charles Evans, a pour sa part déclaré que la crise financière actuelle pourrait donner un coup de frein aux investissements et aux dépenses liées à la consommation.

“La Fed veut donner l’impression qu’elle est indépendante de la Bourse, que toute action qu’elle prend est pour le bien de l’économie entière et non pour sauver les marchés financiers. Elle ne veut pas qu’on lui dicte sa politique”, a commenté M. Pado.

Sur le plan macro-économique, l’indice mesurant la confiance des consommateurs américains s’est effondré en novembre à 87,3 points, contre 91,5 points attendus. Il est à son plus bas niveau depuis deux ans.

“Ce n’est pas surprenant, on s’attendait un peu ça”, a commenté Mace Blicksilver (Marblehead Asset Management), ajoutant qu’il “ne nous dit rien sur la santé de la consommation en elle-même”, qui contribue pour deux-tiers à l’activité économique.

Le marché obligataire a fait les frais de ce regain de forme. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse du prix des obligations, est monté à 3,944%, contre 3,847% lundi soir, et celui à 30 ans à 4,355% contre 4,280% la veille.

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 27/11/2007 21:35:37 – © 2007 AFP