Le dernier communiqué de la
Banque Centrale de Tunisie indique que la conjoncture économique mondiale
est marquée par la volatilité des marchés des changes, la poursuite de la
hausse des prix du pétrole et les retombées de la crise des crédits
immobiliers. Dans ce contexte difficile et quand bien même les résultats de
croissance dans les principaux pays industrialisés montrent une amélioration
inattendue pour le troisième trimestre de l’année en cours, les estimations
disponibles au titre du quatrième trimestre de l’année prévoient un repli du
rythme de croissance dans les pays industrialisés. Parallèlement, des
tensions inflationnistes sont apparues à partir du mois de septembre dernier
et se sont manifestées surtout aux Etats-Unis d’Amérique au mois d’octobre.
Sur le plan national, la BCT
relève une progression de la plupart des secteurs avec la persistance des
tensions sur les équilibres globaux, sous l’effet de la hausse des cours du
carburant et des produits de base.
Pour le secteur agricole, les
perspectives de la campagne en cours sont encourageantes, grâce aux
conditions climatiques favorables et aux nombreuses mesures présidentielles,
notamment, le relèvement des prix à la production des céréales et le
rééchelonnement des dettes des agriculteurs pour les grandes cultures.
Dans le secteur industriel,
l’indice général de la production s’est accru de 10%, au terme du mois de
septembre 2007, contre 2,4% l’an passé, suite à la progression enregistrée
dans les industries manufacturières et le secteur de l’énergie.
Concernant le secteur
touristique, le nombre de touristes étrangers a augmenté, à fin octobre
2007, de 3% contre 3,7% une année auparavant, alors que les nuitées globales
se sont accrues de 1,8% contre 1,6%.
Sur le plan des échanges
commerciaux avec l’extérieur et selon les données disponibles au 20 novembre
courant, ils ont continué à progresser à un rythme important, soit 24,9%
pour les exportations et 22,7% pour les importations, se traduisant par une
amélioration de 1,4 point de pourcentage du taux de couverture qui a atteint
78,8%.
Les recettes touristiques en
devises et les revenus du travail en espèces ont progressé, au 20 novembre
2007, de 8,4% chacun ou 5,6% sans l’effet du taux de change, pour s’élever,
respectivement, à environ 2.783 MDT et 1.501 MDT.
Le déficit courant a atteint, à
la fin du mois d’octobre 2007, 934 MDT ou 2,1% du PIB.
Les avoirs nets en devises se
sont élevés, le 23 novembre courant, à 9.349 MDT ou 143 jours d’importation.
Sur le plan monétaire, l’agrégat
M3 et les concours à l’économie se sont accrus, à fin octobre 2007, de 9,9%
et 7,2%, respectivement, par rapport au mois de décembre 2006.
Le marché monétaire a continué à
connaître, au cours du mois d’octobre 2007, un excédent de liquidité, ce qui
a amené la Banque Centrale à intervenir pour éponger une enveloppe moyenne
de 178 MDT. Au cours des trois premières semaines du mois de novembre
courant, l’excédent de liquidité s’est consolidé, nécessitant une
intervention accrue de l’Institut d’émission, dans le cadre des opérations
de politique monétaire, pour éponger 252 MDT en moyenne.
Le taux d’intérêt au jour le jour
sur le marché monétaire a fluctué, au cours du mois d’octobre 2007, entre
5,10% et 5,40% donnant lieu à un taux moyen mensuel du marché monétaire de
5,25% contre 5,19% le mois précédent.
S’agissant du niveau des prix, le
taux d’inflation a atteint, au cours des dix premiers mois de 2007, 2,8%
contre 4,7% durant la même période 2006. Hors alimentation et énergie, la
hausse des prix s’est pratiquement stabilisée, soit 3% contre 2,9% l’an
passé.
Pour l’évolution du dinar sur le
marché des changes, depuis le début de l’année et jusqu’au 23 novembre 2007,
elle dégage une dépréciation de 4,6% vis-à-vis de l’euro et une appréciation
de 7,7% par rapport au dollar.
Compte tenu de ces évolutions, le
Conseil d’Administration décide de maintenir inchangé le taux directeur de
la Banque Centrale tout en mettant en œuvre les mesures adéquates pour parer
à l’excédent continu de liquidité sur le marché monétaire.
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