La Pologne lève son blocage sur des négociations entre la Russie et l’OCDE

 
 
CPS.HQZ33.271107172748.photo00.quicklook.default-237x245.jpg
Le président polonais Lech Kaczynski (G) et Donald Tusk, le 16 novembre 2007 à Varsovie (Photo : Janek Skarzynski)

[27/11/2007 16:35:11] VARSOVIE (AFP) Le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé mardi la levée de l’opposition polonaise à l’entrée de la Russie à l’Organisation de coopération et de développement (OCDE), un premier pas destiné à améliorer les relations tendues entre Varsovie et Moscou.

“J’ai informé la partie russe de l’abandon par la Pologne de son blocage sur les négociations”, a annoncé le Premier ministre aux journalistes.

“Cette démarche a pour objectif de jouer sur l’amélioration des relations polono-russes”, a expliqué le Premier ministre.

“Il s’agit d’un premier pas”, a souligné M. Tusk, qui a promis d’améliorer les relations entre la Pologne et ses voisins depuis qu’il a gagné les élections législatives le mois dernier.

Les relations entre Varsovie et Moscou sont tendues depuis la chute du communisme, sur fond de désaccords d’interprétation de leur histoire commune. Elles se sont envenimées en 2004 en raison du rôle joué par la Pologne en faveur de la Révolution orange pro-occidentale en Ukraine.

Le prédécesseur de M. Tusk, le conservateur Jaroslaw Kaczynski, avait totalement bloqué les relations avec la Russie, en raison d’un embargo russe sur la viande et d’autres produits agro-alimentaires en provenance de Pologne, imposé en 2005.

En réprésailles, la Pologne a empêché en novembre 2006 le lancement de négociations d’un accord important entre la Russie et l’Union européenne (UE), qui doit comporter un important volet énergétique pour les Européens. Le dossier est toujours dans l’impasse.

Désireux d’avancer, Donald Tusk a annoncé une prochaine rencontre à Bruxelles des ministres des affaires étrangères de la Pologne et de la Russie Radoslaw Sikorski et Sergueï Lavrov mais il n’a pas donné de date.

En mai, l’OCDE, qui s’efforce de coordonner les politiques économiques des nations riches de la planète, a invité la Russie, le Chili, Israël, l’Estonie et la Slovénie à “ouvrir des discussions d’adhésion”. L’OCDE compte actuellement 30 pays membres.

Mais des diplomates avaient aussitôt ajouté que l’invitation de la Russie soulevait des inquiétudes parmi certains pays membres, à un moment où le climat entre l’UE et les Etats-Unis d’une part et la Russie d’autre part s’est nettement refroidi.

Le Premier ministre polonais a également affirmé que la démarche polonaise contribuait à dégager la voie d’une entrée dans l’OMC (Organisation mondiale du commerce), une institution qui fixe les règles du commerce mondial à laquelle la Russie aspire également à adhérer. Mais la porte-parole du gouvernement Agnieszka Liszka a ensuite affirmé que le Premier ministre avait commis “un lapsus”, en soulignant qu’il ne voulait parler que de l’OCDE.

La Russie, qui avait initié son processus d’adhésion à l’OMC en 1993, est la principale économie mondiale à n’avoir pas encore rejoint l’organisation.

 27/11/2007 16:35:11 – © 2007 AFP