Les Clarins tiennent à leur pouvoir mais sont prêts à un pacte pour grossir

 
 
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Olivier Courtin, directeur général de Clarins, le 14 septembre 2007 lors d’une conférence de presse (Photo : Mehdi Fedouach)

[28/11/2007 12:34:18] PARIS, 28 nov 2007 (AFP) Clarins, l’un des rares groupes familiaux dans les cosmétiques, au centre de rumeurs de rachat, a répété mercredi que la famille Courtin-Clarins, n’avait aucune intention de lâcher les rênes mais qu’elle était prête à pactiser avec des concurrents pour grossir.

“Face aux rumeurs insistantes qui entourent le titre Clarins, nous souhaitons préciser une fois encore que la famille Courtin-Clarins, actionnaire majoritaire du groupe (avec 65%), n’envisage pas de céder le contrôle de la société”, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Clarins entend ainsi couper court aux rumeurs sur son rachat par L’Oréal, ou dernière en date, par le groupe de luxe et de distribution PPR, qui agitent les marchés.

Selon la Lettre de l’Expansion de lundi, qui ne citait pas de sources, PPR “aurait signé un accord de négociation exclusive pour la reprise de Clarins”.

Conséquence de cette mise au point: l’action Clarins reculait de 0,97% à 58,33 euros, vers 11H45 GMT, dans un marché en hausse de 0,71%.

Société familiale créée en 1954, Clarins est spécialisée dans le haut de gamme avec ses marques Clarins, Thierry Mugler, Azzaro et Stella Cadente.

Avec un chiffre d’affaires de 967,2 millions d’euros l’année dernière, elle fait figure de petit poucet face à des géants comme LVMH, L’Oréal, PPR ou Procter et Gamble.

Mais un acquéreur éventuel devrait tout de même débourser entre 3 et 3,4 milliards d’euros pour se l’offrir, selon les analystes du Crédit Mutuel.

Le groupe familial n’écarte pas en revanche la possibilité de s’allier avec un concurrent pour grossir.

“Des contacts multiples ont été établis avec plusieurs intervenants de l’industrie des cosmétiques dans le cadre de la politique de croissance externe dont Clarins n’a jamais fait mystère” mais “il n’existe à ce jour aucun élément de nature à être rendu public”, poursuit-il.

Une déclaration qui pourrait cadrer avec un des schémas évoqués par la presse qui consisterait en l’apport par PPR de sa marque Yves Saint Laurent Beauté à Clarins, en échange d’une participation au sein du groupe.

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Un présentoir de produits Clarins, à Paris le 22 mars 2005 (Photo : Rob Elliott)

PPR et Clarins se refusaient à tout commentaire sur ce sujet.

Selon les analystes de Natixis, ce rapprochement “semble plus crédible qu’une acquisition totale par PPR” et “aurait du sens” en alliant les atouts de Clarins dans les soins de la peau et ceux d’YSL dans les parfums, secteur dans lequel la société familiale est en difficulté et souhaite se renforcer.

L’opération apporterait également “une solution aux problèmes de taille critique” des groupes et entraînerait des synergies de 35 millions d’euros même si elle ne permettrait pas de résoudre les difficultés de Clarins aux Etats-Unis, d’après eux.

Une prise de participation de PPR à hauteur de 30% du capital diluerait toutefois beaucoup la part de la famille fondatrice, qui ne conserverait le contrôle que grâce aux droits de vote, notent les analystes.

Les Courtin-Clarins ne sont pas opposés à une entrée dans le capital d’investisseurs qui les épauleraient, à condition qu’ils restent minoritaires.

“Nous resterons maîtres chez nous”, il ne s’agirait pas de laisser entrer “un loup dans la bergerie”, a expliqué le président du directoire Christian Courtin-Clarins le 22 novembre au Figaro, soulignant que son groupe était “plutôt en quête d’acquisitions”.

Ayant la volonté de grossir dans un secteur où la taille est d’importance notamment pour financer les dépenses de publicité, Clarins avait déjà annoncé en mars la création d’une coentreprise avec L’Occitane, capable de réaliser des acquisitions conjointes de 500 millions d’euros.

Clarins avait aussi calculé être en mesure de dépenser 600 millions d’euros pour en réaliser seul.

Aucun rachat n’a cependant été annoncé depuis.

 28/11/2007 12:34:18 – © 2007 AFP