[28/11/2007 15:17:30] PARIS (AFP) Bousculé par la Wii de Nintendo et son pari réussi d’ouvrir les jeux vidéo à de nouveaux publics, Sony compte sur les fêtes de fin d’année pour rattraper son retard et imposer sa console, la PlayStation 3, face à sa rivale directe, la Xbox 360 de Microsoft. C’est la première fois que les trois consoles s’affronteront sur l’ensemble des marchés à la période de Noël : la PS3 n’a été commercialisée en Europe qu’en mars, quatre mois après la Wii, tandis que la Xbox 360 avait donné le coup d’envoi des consoles nouvelle génération fin 2005. L’enjeu est crucial pour les acteurs du secteur qui réalisent entre 40 et 50% de leurs ventes en novembre et décembre. Après des débuts difficiles –lancement reporté, prix jugé trop élevé (599 euros)– Sony a retrouvé le moral. La forte baisse de prix, annoncée ces derniers mois, a redonné un coup de fouet à sa machine, assure le groupe nippon, qui a l’ambition d’écouler 16,5 millions d’unités d’ici à fin mars. Parviendra-t-il pour autant à restaurer son hégémonie sur les consoles de salon, établie en 1994 avec sa PlayStation puis avec la PS2, qui ont séduit chacune plus de 100 millions de joueurs ? A ce jour, la Wii, qui se distingue de ses concurrentes par sa télécommande reproduisant sur l’écran les gestes du joueur, surclasse ses concurrentes. Avec 13,2 millions de consoles à fin septembre, elle vient même de dépasser la Xbox 360 qui s’est vendue à près de 13 millions d’exemplaires, contre 5,6 millions pour la PS3, selon les chiffres des constructeurs. Deux stratégies s’opposent : d’un côté une console de jeu familiale, accessible à tous et à un prix abordable (249 euros), de l’autre des consoles multimédia ultra-puissantes et haute définition, destinées d’abord aux joueurs chevronnés. “Ressorti perdant de la course technologique”, avec l’échec relatif de sa précédente console, la GameCube, Nintendo “a décidé de repenser l’expérience du jeu et a mis un grand coup de pied dans la fourmilière”, analyse Laurent Michaud de l’Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate). Une stratégie gagnante pour le vétéran japonais, spécialiste des consoles portables, et une nouvelle approche “salvatrice pour l’industrie”. “L’élargissement des cibles du jeu vidéo à un public novice est à l’origine du dynamisme du marché”, renchérit Stephan Bole, à la tête de Nintendo France. Pour les éditeurs qui avaient anticipé la vague Wii, c’est le jackpot : Ubisoft est l’un d’entre eux. Son PDG, Yves Guillemot, avait compris qu'”à son prix de départ, la PS3 était trop chère pour pouvoir bien se vendre”. D’autres, comme le leader mondial Electronic Arts, ont dû revoir leur stratégie. La Wii “a pris une avance considérable, mais Sony n’a pas dit son dernier mot”, tempère M. Michaud : “Tout va se jouer à la période de Noël”. Microsoft, arrivé sur ce marché en 2001, estime avoir pris l’ascendant et sort le grand jeu pour la fin d’année. “Sony est parvenu à retrouver de la compétitivité en octobre”, reconnaît François Ruault, directeur de la division produits de loisirs du géant américain en France, “mais nous réengageons les hostilités avec un prix d’attaque agressif (279 euros, ndlr) et un catalogue de jeux trois fois supérieur”. Même discours combatif chez l’adversaire : malgré “un marché bagarré aux Etats-Unis, nous allons rattraper la Xbox 360 très rapidement”, estime Georges Fornay, président de Sony Computer Entertainment France, sans “sacrifier l’ancienne génération” : 12 millions de PS2 seront encore vendues cette année. |
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