[28/11/2007 23:29:26] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a clôturé en trombe mercredi, ragaillardie par la probabilité d’une baisse des taux d’intérêt américains suite à des propos d’un membre éminent de la banque centrale américaine (Fed): le Dow Jones a gagné 2,55% et le Nasdaq 3,18%. Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a progressé de plus de 300 points à 13.289,45 points (+331,01 points), retrouvant le seuil des 13.000 points en dessous duquel il était descendu une semaine plus tôt, selon les chiffres définitifs de clôture. Son rebond (+4,24%) des deux derniers jours est le plus important depuis cinq ans. Autre signe de l’effervescence qui a régné tout au long de la séance: les trente valeurs composant l’indice ont toutes fini en hausse. Composé essentiellement de groupes technologiques, l’indice Nasdaq a avancé de 82,11 points, à 2.662,91 points. Plus réprésentatif, l’indice élargi Standard and Poor’s 500 a engrangé 40,79 points, à 1.469,02 points (+2,86%). Mercredi, Wall Street a été particulièrement sensible au changement de ton de la Fed, qui a reconnu que la situation sur les marchés s’était récemment dégradée. Son vice-président Donald Kohn a affirmé que la banque centrale américaine allait devoir faire preuve de flexibilité et de pragmatisme dans la définition de sa politique monétaire, au vu de la montée des incertitudes constatées depuis quelques semaines. En sus, dans son rapport de conjoncture ou Livre Beige diffusé en mi-séance, la Fed a reconnu que la croissance américaine avait ralenti depuis la dernière réunion de son comité de politique monétaire, fin octobre. “En clair, la Fed n’écarte plus la possibilité de baisser ses taux”, a commenté Al Goldman, analyste chez A.G Edwards. Pour Owen Fitzpatrick (Deutsche Bank), “la Fed a changé de ton. Contrairement à des propos antérieurs de plusieurs de ses membres, on a l’impression qu’elle reconnaît que l’économie ralentit et qu’elle va donc agir en baissant ses taux pour aider la croissance à repartir”. Confrontés au durcissement des conditions d’emprunt, les investisseurs anticipent un nouvel assouplissement monétaire le 11 décembre, date de la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed. La Fed a déjà baissé par deux fois son principal taux directeur depuis septembre, le faisant passer de 5,25% à 4,50%, afin de voler au secours d’une économie de plus en plus affectée par la crise financière. Le net repli des prix du pétrole, qui sont retombés près des 90 dollars le baril à New York, après avoir frôlé la barre des 100 dollars, favorise également selon les analystes un allègement du coût du crédit. “Ca montre que l’inflation, l’un des principaux obstacles à une réduction des taux, ne constitue plus une menace”, estime M. Cardillo. Wall Street a ainsi pu ignorer deux indicateurs macroéconomiques, ressortis en dessous des attentes: “Ce qui intéresse le marché c’est ce que la Fed va faire”, a relevé Peter Cardillo (Avalon Partners). Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont diminué de 0,4% en octobre, plombées par l’électronique, alors que les analystes les attendaient stables. Le secteur immobilier a donné de nouveaux signes d’essoufflement avec une baisse de 1,2% des reventes de logements aux Etats-Unis en octobre, là encore un chiffre inférieur aux prévisions. Requinquées par la recapitalisation de Citigroup, les valeurs bancaires ont tiré leur épingle du jeu: Merrill Lynch a bondi de 8,89%, Citigroup de 6,50%, Lehman Brothers de 8,26% et Goldman Sachs de 6,65%. Elles ont aussi profité d’un article de presse avançant le scénario d’un rapprochement entre les deux premières banques américaines Citigroup et Bank of America (+4,45%). Cette hypothèse a été écartée par les deux parties, selon le Wall Street Journal (WSJ), à l’origine de l’information. Le marché obligataire a payé cet enthousiasme momentanément retrouvé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse du prix des obligations, est monté à 4,025%, contre 3,944% mardi soir, et celui à 30 ans à 4,407%, contre 4,355% la veille. |
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