Le prix du pétrole remonte en flèche après une explosion dans un oléoduc aux USA

 
 
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Une plate-forme pétrolière dans le Golfe du Mexique

[29/11/2007 12:32:58] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole grimpaient en flèche jeudi matin, reprenant plus de trois dollars d’un coup à New York, après un grave accident dans un oléoduc livrant du pétrole du Canada aux Etats-Unis.

Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en janvier prenait 3,45 dollars par rapport à la veille, à 94,07 dollars.

A la même heure sur l’Intercontinental Exchange de Londres, un baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en janvier prenait 2,14 dollars, à 91,95 dollars.

Une explosion et un incendie sur un oléoduc livrant du pétrole brut du Canada aux Etats-Unis, dans l’Etat américain du Minnesota (Nord), a fait deux morts et provoqué l’arrêt de quatre oléoducs au total, a annoncé mercredi soir le canadien Enbridge, opérateur de cet oléoduc.

“Nous pensons que cet incident est potentiellement très sérieux et va certainement avoir pour conséquence d’aggraver la baisse des réserves pétrolières américaines”, ont commenté les analystes de la banque Barclays Capital.

En effet, pour pallier un manque temporaire de production, le marché américain devra puiser dans ses réserves.

L’explosion a eu lieu mercredi, à environ cinq kilomètres au sud-est de Clearbrook, le terminal d’Enbridge dans le Minnesota, a précisé la compagnie.

Via son réseau d’oléoducs au Canada et aux Etats-Unis, l’opérateur canadien Enbridge approvisionne des raffineries très importantes dans la province canadienne de l’Ontario ainsi que dans la région des Grands Lacs aux Etats-Unis, livrant au total 2,2 millions de barils par jour.

Cet incident a mis fin à un mouvement de dégringolade brutale des cours, qui avaient perdu en trois jours quelque neuf dollars à New York et six dollars à Londres. Après un pic lundi à 99,11 dollars, tout près du seuil symbolique des 100 dollars, les cours étaient retombés à 90,62 dollars à New York et à 89,81 dollars à Londres mercredi soir à la clôture.

Amorcée par l’anticipation d’une hausse de la production de l’Opep lors de sa prochaine réunion (le 5 décembre à Abou Dhabi), la chute des cours avait été précipitée par les mauvaises nouvelles sur le front de l’économie américaine, laissant augurer une baisse de la consommation énergétique du premier consommateur mondial de brut, mais aussi par le raffermissement du dollar face à l’euro, et une chute bien moins prononcée qu’on ne pensait des réserves pétrolières américaines.

Par ailleurs, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a demandé jeudi aux pays de l’OPEP de mettre plus de barils sur le marché, sans toutefois en spécifier le nombre.

“Une production supplémentaire est nécessaire”, a déclaré Nobuo Tanaka, au cours d’une conférence de presse à Paris.

Le directeur exécutif de l’AIE a refusé de donner un chiffre précis mais a rappelé que dans son dernier rapport mensuel publié le 13 novembre, l’Agence avait demandé au cartel de pomper 900.000 barils par jour de plus pour équilibrer le marché au quatrième trimestre, soit 32 mbj.

Cette déclaration pourrait réactiver le principal facteur ayant conduit les cours à prendre 60% en un an : la crainte que l’offre mondiale de brut ne suffise pas à satisfaire une demande en pleine expansion, notamment dans les pays émergents et que le marché soit en déséquilibre.

 29/11/2007 12:32:58 – © 2007 AFP