USA : meilleure croissance que prévu au troisième trimestre, malgré la crise

 
 
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Un camion dans le port de Los Angeles (Photo : David McNew)

[29/11/2007 19:23:22] WASHINGTON (AFP) L’économie américaine a continué à croître à un rythme tonitruant au troisième trimestre, alors même que la crise financière commençait à faire ses premiers ravages.

Le département du Commerce a dû réviser à la hausse, jeudi, son estimation initiale d’un point entier, à +4,9% en raison d’une balance commerciale et d’investissements d’entreprise meilleurs que prévu.

Cette progression, la plus vigoureuse enregistrée depuis le troisième trimestre 2003, est strictement conforme aux attentes des analystes.

Au trimestre précédent, la progression du Produit intérieur brut (PIB) de la première économie mondiale n’avait pas dépassé 3,8%.

“C’est le dernier hourra”, a toutefois nuancé Nigel Gault, économiste de Global Insight. Ce nouveau chiffre “peut apparaître comme une bonne nouvelle en surface, mais dans la mesure où l’essentiel des révisions porte sur les stocks, c’est sans doute de mauvais augure pour la production au quatrième trimestre”.

La révision à la hausse de la croissance tient en effet en particulier à la stratégie des entreprises, qui ont laissé leurs stocks de produits finis se reconstituer vigoureusement (+27,1 milliards de dollars au lieu de 9,9 milliards initialement prévus), a expliqué le ministère.

Les exportation de biens manufacturés ont simultanément enregistré leur plus forte croissance (+25,8%) depuis le premier trimestre 1988.

“Si les exportations nettes ont des chances de demeurer un moteur de la croissance, la tendance en matière de stocks devrait être moins positive pour les trimestres à venir”, a jugé Marie-Pierre Ripert, d’Ixis.

Les dépenses de consommation, qui contribuent pour près des deux-tiers à la croissance de l’économie américaine, ont été révisées en légère baisse au troisième trimestre (+2,7% au lieu de +3,0%), dans un contexte de prix de l’essence élevés et de ralentissement de l’immobilier.

Pour M. Gault, “la question se pose désormais d’une plongée de l’économie dans une récession technique”.

Le chiffre de 4,9% est “une bien haute falaise de laquelle il faudra se jeter au quatrième trimestre”, a commenté Sal Guatieri, économiste de BMO Capital Markets. Pour lui, “la croissance devrait descendre en piqué autour de 1,5%”.

La Maison Blanche a abaissé jeudi ses prévisions de croissance pour l’année prochaine, tablant désormais sur 2,7%, et non plus 3,1%. Mais ce chiffre reste encore très supérieur à la fourchette (+1,8%-+2,5%) récemment avancée par la Réserve fédérale américaine et aux prévisions des économistes privés.

“L’aspect positif c’est que, mis à part le secteur immobilier, l’économie est entrée en bonne santé dans la crise du crédit”, a ajouté M. Guatieri. Mais “le ralentissement des ventes de logements semble maintenant contaminer le reste de l’économie”, a-t-il constaté.

Les ventes de logements neufs aux Etats-Unis ont augmenté, mais de manière trompeuse en octobre, compte tenu d’une forte révision à la baisse des chiffres de septembre, et les prix médians ont encore chuté, a indiqué jeudi le département du Commerce dans un rapport distinct.

“L’économie comme les marchés financiers supplient à grosses larmes la Fed de les aider en baissant ses taux le 11 décembre”, date de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire, a conclu M. Gault.

Sur le front de l’inflation, la banque centrale sera rassurée par le fait que le ministère a maintenu inchangée la mesure la plus suivie par les analystes, à savoir l’indice des prix lié aux dépenses de consommation: l’indice principal a augmenté de 1,7% et celui hors alimentation et énergie a progressé de 1,8%.

 29/11/2007 19:23:22 – © 2007 AFP