[01/12/2007 11:14:46] PARIS (AFP) Le Salon nautique de Paris qui ouvre ses portes au public samedi (jusqu’au 9 décembre) voit toujours plus grand et espère accueillir 300.000 visiteurs cette année soit 10% de mieux que l’an dernier, pour une 47e édition placée sous le signe de la protection de l’environnement. Même si la ferveur persistante du public ne se traduit pas toujours en acte d’achat pour des navires qui dépassent souvent le prix d’une résidence secondaire, “l’industrie se porte bien” a souligné jeudi Annette Roux présidente de la fédération des Industries Nautiques (FIN) à la veille de la journée professionnelle du salon. L’actionnaire principale du numéro un mondial de la voile, Beneteau, a confirmé jeudi que le chiffre d’affaires de la construction de bateaux français progressait d’environ 8% pour les voiliers et de 9% pour les bateaux à moteur (après +8,3% et +9,8% en 2006) pour atteindre environ 1,25 milliard d’euros en 2007, une croissance plus rapide que celle du marché mondial.
Tout n’est pourtant pas rose pour cette industrie essentiellement tirée par l’exportation (+12% en 2006), soit maintenant 63% des ventes. Les exportations ont été multipliées par près de cinq en dix ans, deux fois plus que les ventes domestiques qui n’ont progressé que de 2,2% l’an dernier. On vend plus de bateaux, toujours plus grands et toujours plus chers, à une clientèle aisée et d’âge mûr (44 ans de moyenne d’âge), mais le nombre des immatriculations sur le marché français stagne globalement (21.796 en 2006, -3%). Le nombre record de 110.000 permis bateaux délivrés en 2007 (+14%) indispensables pour naviguer moteur, témoigne de l’engouement pour la plaisance de larges couches de la population, relèvent les professionnels. Cependant la démocratisation du nautisme ne passe pas par la vente de bateaux neufs du fait d’un marché très actif de l’occasion et de la location. Les ventes en France sont en outre freinées par le manque de places dans les ports, un déficit évalué à 55.000 places.
Les professionnels ont décidé de mettre plusieurs fers au feu pour préparer l’avenir. Ils appuient les efforts de création de places supplémentaires dans les ports existants (7.000 en cours) et de nouveaux dispositifs de parcs à bateaux ou de ports à sec. Cette année, ils espèrent séduire les femmes (28% des visiteurs en 2006) et les jeunes. Pour attirer ces derniers vers les loisirs nautiques, le salon multipliera notamment les animations de sports de glisse (surf, planche à voile kite surf). Les organisateurs entendent également valoriser l’image du secteur en faisant de la préservation de l’environnement marin le thème principal du salon. Les professionnels précisent que 80% de la pollution marine proviennent d’activités terrestres et que les loisirs nautiques ne comptent que pour 1% dans cette pollution, mais signalent qu’ils ont engagé une campagne de sensibilisation sur la gestion des déchets de la plaisance et les économies d’énergie. Pour la troisième fois, un prix “bateau bleu” est décerné aux meilleurs initiatives en la matière. Après avoir couronné un dispositif de traitement à bord des “eaux noires” (les effluents des toilettes) puis un procédé d’économies d’énergie il récompense cette année un projet d'”éco-conception des bateaux”. C’est le groupe Bic qui est couronné pour son dériveur en plastique recyclable dont la fabrication, inférieure à un quart d’heure ne consomme que de l’électricité et ne provoque aucun rejet. Le salon 2008 récompensera les innovations en matière de gestion et de production d’eau à bord. |
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