Pétrole : Ryad entretient le flou sur une hausse de l’offre à la réunion d’Abou Dhabi

 
 
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Une plate-forme pétrolière dans le Golfe du Mexique

[01/12/2007 13:50:21] DOHA (AFP) Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, a entretenu samedi le flou sur ses intentions concernant le niveau de l’offre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à quelques jours d’une réunion très attendue du cartel, mercredi à Abou Dhabi.

“Nous ne savons pas encore” si le marché pétrolier requiert une augmentation de l’offre, a déclaré M. Nouaïmi à des journalistes en marge d’une réunion de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep).

Plus direct, le ministre qatari de l’Energie, Abdallah Al-Attiyah, a exclu un examen par la réunion d’Abou Dhabi d’une augmentation de l’offre de brut.

A la question de savoir si une hausse de l’offre était à l’ordre du jour de la réunion d’Abou Dhabi, il a répondu à l’AFP: “Non”.

Les deux ministres se sont exprimés en marge d’une réunion à Doha de l’Opaep, un organisme qui réunit dix pays arabes, dont sept membres de l’Opep (Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Emirats arabes unis, Algérie, Irak et Libye).

Les trois autres membres de l’Opaep (Bahreïn, Egypte et Syrie) n’appartiennent pas à l’Opep.

Tout en rappelant que la demande “augmente toujours en hiver”, le ministre saoudien, dont le pays est le chef de file de l’Opep, a indiqué qu’il faudrait “examiner toutes les informations et tous les détails dont nous disposons pour décider de ce que nous devons faire” lors de la réunion d’Abou Dhabi.

Mercredi, lors d’un forum sur l’énergie à Singapour, M. Nouaïmi avait estimé que l’approvisionnement mondial en pétrole était suffisant et que les fondamentaux ne justifiaient pas des prix élevés.

La réunion d’Abou Dhabi, très attendue par les marchés, doit faire le point sur le plafond de production de l’Opep, qui pompe près de 40% du pétrole mondial, au moment où les cours du brut restent très élevés, à quelque 90 dollars le baril.

Jeudi, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Nobuo Tanaka, a redemandé aux pays de l’Opep de mettre plus de barils de pétrole sur le marché, sans toutefois en spécifier le nombre.

M. Tonaka a rappelé que dans son dernier rapport mensuel publié le 13 novembre, l’AIE, qui défend les intérêts des pays consommateurs, avait demandé au cartel de pomper 900.000 barils par jour de plus pour équilibrer le marché au quatrième trimestre, à 32 millions de barils par jour (mbj).

Interrogé sur cette demande de l’AIE, M. Nouaïmi a indiqué que l’Opep prenait en considération les analyses des différents organismes concernés par le marché pétrolier.

“Nous prenons tout en considération lorsque nous procédons à une évaluation des données (sur le marché), et ces données nous parviennent de différentes parties”, a-t-il dit sans plus de précision.

“L’AIE nous a fourni il y a deux semaines des estimations sur une baisse de la demande de brut aux premier et deuxième trimestres” de l’an prochain, a indiqué le ministre du Qatar.

“C’est l’AIE qui nous dit que la demande sera en baisse. Alors comment peut-elle demander d’augmenter l’offre?”, s’est-il demandé.

Interrogé sur les risques de récession économique dans le monde en raison de la flambée des cours du brut, le ministre saoudien a laconiquement répondu: “Les dirigeants de chaque pays s’inquiètent toujours de la récession”. “Tout le monde souhaite éviter la récession”, a-t-il ajouté.

Selon l’AIE, la récente flambée des prix du pétrole, qui ont frôlé 100 dollars le baril, commence à peser sur la demande mondiale, pour laquelle elle a revu à la baisse ses prévisions.

Au cours de sa brève réunion à Doha, l’Opaep a notamment adopté son budget 2008 et nommé un nouveau secrétaire, Abbas Ali Naqi, pour un mandat de trois ans à partir du 1er mars prochain, selon un communiqué.

 01/12/2007 13:50:21 – © 2007 AFP