L’autre
jour, j’ai remarqué que la langue de mon mouton, qui chantonnait, était
bleue, inconscient comme un mouton, il ne savait pas que c’était une maladie
et qu’il risquait sa peau,… mais que voulez-vous, les moutons c’est
inconscient par nature et avec leur cervelle d’oiseau, ils font du
panurgisme un modèle de société…. Et un mouton ne peut en aucun cas changer
et il bêle quand on ne peut rien faire d’autre.
D’autres animaux pratiquent d’autres sports : l’autruche a sa ligne
politique, le serpent mue quand il peut, le chat miaule, et l’abeille
butine, le plus inconscient est le bourdon qui meurt de travail, et très
très vite…
Les exemples dans la nature sont nombreux et l’homme s’en inspire et utilise
souvent un langage emprunté aux animaux pour s’exprimer : il y a celui qui a
un regard de lynx, celui qui glisse comme un poisson, celui qui verse des
larmes de crocodile, il y a même un français célèbre qui a traité ses
compatriotes de veaux, et il y a ceux qui sont têtus comme une mule et
d’autres qui sont rancuniers comme des chameaux.
Moi, qui fais ce que je peux pour ne pas pratiquer la langue de bois –comme
dirait un cerf de mes amis–, je contemple cette ménagerie terrestre avec
beaucoup de philosophie et je me dis que la nature fait le ménage elle-même
et quand un animal ne sert plus à rien, il disparaît de lui-même : il paraît
qu’un homme qui nage tout le temps se transforme en sirène et finit par
perdre pied ……
Alors un mouton qui vous tire la langue pour mieux vous vider votre
portefeuille en ces périodes festives -où le symbole du mouton reste vivace
mais l’acte commence à être désuet vu que le Tunisien consomme de la viande
plus de 250 jours par an- est rusé comme un singe, l’animal d’où descend
l’être humain dans toute sa splendeur et parfois dans toute son ânerie !