Cela fait déjà huit mois
depuis que Delta Consulting a ouvert son centre d’affaires à Nouakchott.
Après l’Italie et la Tunisie, Delta Consulting a choisi le mois de mars
dernier de s’implanter sur le marché mauritanien. L’ouverture de ce centre
n’a officiellement été annoncée en Tunisie que mi-novembre.
M. Sandro Fratini, Président
Directeur Général de Delta Consulting, nous fait part dans l’entretien
ci-dessus de la motivation du choix de la Mauritanie et nous explique les
difficultés que la société a dû rencontrer au niveau des relations entre ses
clients.
Webmanagercenter : Après la
Tunisie, vous avez choisi d’investir en Mauritanie ; qu’est-ce qui justifie
ce choix ?
Sandro Fratini : Delta
Consulting est née pour aider les investisseurs italiens à investir en
Tunisie. C’est une société de services qui s’occupe de l’assistance aux
investisseurs. Nous faisons tout ce qui est assistance administrative,
comptable, industrielle. Nous cherchons les partenaires pour les Italiens,
des partenaires tunisiens éventuellement, qui ont de l’expérience dans le
secteur demandé. Nous analysons un peu les opportunités afin de pouvoir
faire appel aux italiens pour venir investir ici.
C’est une société de service
totalement exportatrice qui a des clients italiens.
A partir de 2006, nous avons
ouvert la société Delta Consulting Tunisie pour pouvoir offrir les mêmes
services aux Tunisiens aussi bien dans le secteur industriel que celui des
services.
Pas à pas, nous nous sommes
dirigés vers l’Afrique vu les opportunités et le potentiel que nous avons en
Afrique, et ce pour pouvoir améliorer les exportations aussi bien au niveau
tunisien qu’au niveau italien, et donc nous avons choisi la Mauritanie,
parce que c’est encore une terre vierge et qui présente beaucoup de
qualités. Nous avons donc ouvert le centre en mars dernier.
Puisque le centre existe
depuis mars dernier, pourquoi l’annonce officielle n’est venue que
maintenant ?
Nous avons attendu un peu la
stabilité politique dans ce pays, la Mauritanie, mais aussi économique, et
après nous avons commencé à promouvoir ce centre d’affaires.
Nous collaborons beaucoup avec
l’ambassadeur de Tunisie à Nouakchott, qui est très dynamique et toujours
prêt à informer les personnes qui veulent investir et leur donner de
l’assistance. Nous avons déjà du personnel en Mauritanie capable d’analyser
la réalité mauritanienne et de l’adapter aux demandes des Tunisiens et
Italiens.
Après presque huit mois,
est-ce qu’il y a eu des accords de partenariat ?
Avec les Italiens oui, nous avons
commencé à participer aux appels d’offres, notamment dans tout ce qui est
écologique, notamment dans le domaine de l’énergie photovoltaïque, parce
qu’en Mauritanie ils ont un problème d’énergie. Nous avons commencé avec une
société qui opère dans le domaine de l’énergie alternative, les éoliennes et
les panneaux photovoltaïques…
Nous avons aussi collaboré avec
des sociétés qui opèrent dans le domaine de l’informatique parce qu’en
Mauritanie, ils ont besoin de restructurer le système informatique des
ministères et autres, donc il y a beaucoup de demandes sur le matériel de
haute technologie.
Nous travaillons également avec
des sociétés de forages parce qu’il y a aussi un problème d’eau.
Nous recherchons toujours les
profils des sociétés qui s’adaptent aux demandes du marché mauritanien. Nous
avons jusqu’à maintenant organisé trois missions avec des hommes d’affaires
répartis en groupes selon les secteurs.
Il faut noter que toutes les
sociétés italiennes, avant d’aller en Mauritanie, passent ici ; celles que
nous allons ramener en Mauritanie sont des sociétés de droit tunisien, parce
qu’ils ont constitué la société ici. Donc pour les sociétés italiennes, il
n’y a pas de passage direct de l’Italie vers la Mauritanie. C’est l’Italie –
Tunisie – Mauritanie.
Quelles sont ces sociétés
italiennes ?
Ce sont des groupes italiens, de
grandes sociétés italiennes à savoir :
Beroloni Cucine, Grouppo imprese
Italia (Gii), Camera di commercio Ascoli Piceno (Chambre de commerce de
Ascoli Piceno), Italpatate, SO.GE.I (Services-Consulting), AGRIT (Consulting
en agriculture), Delta Lux International (évènementiel), GHETY and SAW
(évènementiel), Italy 2006 (décoration), ACHE, ITALPLAST (industrielle
italienne), G.M. Servive (Services – évènementiel), La Mela D’oro
(commerciale, textile, prêt-à-porter, tuniso-italienne), KARIM,
S.I.SVILUPPO. Internazionale, Western Tunisia (énergie alternative), CIEFFE
Consulting (Consulting), MEPMED (agencement des boutiques et agences), EWE
Consulting, CENTRAL Mediterranee (secteur industriel), Delta Trade (commerce
international), Tunita (services), Centre SURETE’ (alarmes), Consulting de
GOBELINS et enfin le courbisier.
Et quels sont les secteurs
d’activité que vous couvrez?
Tous les secteurs : l’énergie,
l’informatique, l’agroalimentaire, l’architecture, les services…
Il faut signaler que nous avons
un représentant en Algérie et en Libye. En Libye par exemple, on travaille
surtout sur les infrastructures (les autoroutes, les chemins de fer…). On
agit toujours par rapport à la demande : c’est toujours demande et offre.
Avez-vous trouvé des
difficultés pendant votre expérience en Tunisie ?
Oui. Notons tout d’abord qu’il
faut toujours assurer le suivi entre les partenaires parce que c’est vrai
qu’on les met en contact mais après ils vont se séparer, donc il faut
toujours assurer le suivi en intervenant pour tout litige, par exemple pour
un contrat qui ne va pas. On doit toujours accompagner les deux partenaires
tout au long de la procédure.
Le problème majeur reste celui de
la communication. Les deux parties ont souvent du mal à se comprendre ; de
point de vue langue et visions, parce que chacun a sa vision des choses et
l’intérêt de l’un peut s’imposer à celui de l’autre.
La manière de penser des
Tunisiens a vraiment besoin de mûrir plus, parce qu’avec surtout cette
ouverture qui va commencer en janvier 2008, il faut trouver une autre
manière de travailler surtout avec les étrangers. C’est surtout pour cette
raison que nous avons lancé cet appel pour les Tunisiens parce qu’ils ne se
sont pas encore rendu compte qu’il faut se développer davantage sur d’autres
marchés, donc nous essayons un peu de les dynamiser.