Une source proche de l’Elysée a annoncé à la fin de la semaine dernière que
la visite du président français en Algérie, les 3, 4 et 5 décembre 2007,
pourrait être fructueuse pour les entreprises françaises.
En effet, selon cette source, la signature pour les entreprises françaises
des contrats pour un montant s’élèverait à quelque 5 milliards de dollars
est prévue lors cette visite, où le chef de l’Etat français sera accompagné
par une kyrielle de chefs d’entreprises, dont la présidente du Medef,
Laurence Parisot.
Trois déplacements –en deux mois- et environ trente milliards de dollars de
contrats pour les entreprises françaises. Qui dit mieux ! On aura compris,
la frontière entre l’économique et le politique a vite été franchie par M.
Sarkozy. Toutefois, la question des déplacements entre les deux pays pour
les cadres, les hommes d’affaires et les journalistes sera sans doute
longuement abordée par MM. Sarkozy et Bouteflika. Et là, ça risque de ne pas
être une partie de plaisir pour le président français avec sa politique
d’immigration choisie ; il y aura probablement du donnant-donnant.
Toujours au cours de cette visite, les entrepreneurs français du Medef et
leurs homologues du Forum des chefs d’entreprise (FCE – Algérie) vont
organiser un forum sur des partenariats industriels entre les deux pays.
A rappeler que, selon des sources concordantes, le stock d’investissements
français en Algérie se monte à 2,1 milliards de dollars, mais 5 milliards
supplémentaires à court et moyen terme sont prévus, notamment dans le
secteur énergétique, et en premier lieu les groupes Total et Gaz de France,
sans oublier Lafarge, Air Liquide et Saint-Gobain (ces derniers ayant été
autorisés à racheter respectivement les entreprises publiques Alver, Sovest
et Sidal, dans le cadre du programme de privatisation des entreprises
publiques algériennes).
Par ailleurs, hors hydrocarbures, les investissements directs français
auraient progressé plus vite que la moyenne, atteignant 294 millions de
dollars en 2006. Mais au jour d’aujourd’hui, la France se situe toujours
derrière les Etats-Unis en termes d’investissement en Algérie, alors que 250
filiales d’entreprises françaises sont implantées dans ce pays, avec 22.0O0
emplois directs et 100.000 emplois indirects.
Il faut également noter que l’Algérie est le 3e fournisseur de gaz de la
France derrière la Norvège et les Pays-Bas, mais devant la Russie. Les
hydrocarbures représentent 95% des importations françaises, soit plus de 4
milliards d’euros en 2006, mais la flambée des prix a alourdi cette facture
d’1 milliard d’euros en deux ans (2005 et 2006).
———————————–
A propos des relations Algérie-France
L’Algérie est le premier débouché en Afrique de la France, suivie du Maroc,
de la Tunisie et de l’Afrique du Sud. Et si la France est le 1er
fournisseur de l’Algérie, cela risque de ne pas durer plus longtemps avec
l’arrivée de nouveaux concurrents comme les Etats-Unis, la Chine et l’Inde.
La preuve : la part française du marché algérien a perdu 1.3 au cours du
premier semestre 2007, passant pour la première fois sous la barre des 20%,
à 18,7% en juin 2007.
Les échanges entre les deux pays ont représenté plus de 8 milliards d’euros
en 2006.
|