La Bourse de Shanghai corrige le tir après des mois de cocagne

 
 
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Un courtier regarde des prix défiler à la Bourse de Shanghai, le 22 octobre 2007 (Photo : Mark Ralston)

[03/12/2007 09:53:28] PEKIN (AFP) Après des mois de folie, la Bourse de Shanghai a enregistré en novembre sa plus forte baisse mensuelle en plus de douze ans, mais le marché ne panique pas, estimant qu’il s’agit d’une correction bienvenue.

En perdant quelque 1.083 points le mois dernier, l’indice composite de la Bourse de Shanghai a lâché près de 20% (18,2%) sur le mois : du jamais vu depuis au moins 1995, selon un analyste occidental, depuis 1994, selon le Shanghai Daily.

“Je pense que la correction est saine. La Chine avait besoin d’une correction de son marché pour soutenir la croissance”, estime Shen Minggao, économiste du groupe bancaire américain Citi.

“Il s’agit d’un réajustement normal, après que les investisseurs ont été un peu trop ambitieux”, notamment entre juin et octobre, renchérit Chen Xingdong de BNP Paribas.

Après avoir gagné 130% en 2006, l’indice composite, qui regroupe des valeurs libellées en yuans et en devises, semblait fin octobre en passe de dépasser cette hausse. Son récent recul a freiné cette progression, qui reste quand-même de +80% entre le début de l’année et la fin novembre.

Parallèlement, la place de la capitale économique chinoise a aussi enregistré des volumes d’échanges peu importants.

Pour certains analystes, une succession d’offres de premier plan a contribué à ce phénomène, en gelant de larges montants de capitaux.

Deux des offres majeures des dernières semaines, PetroChina et China Railway, totalement sursouscrites, ont ainsi mobilisé respectivement 3.378 milliards de yuans et 3.383 milliards de yuans (près de 457 millions de dollars), selon la presse chinoise.

L’introduction du géant pétrolier PetroChina a d’ailleurs peut-être été le déclencheur de la correction, selon M. Shen.

Elle a en tout cas asséché la liquidité excessive, faisant le jeu des autorités chinoises qui, dans ce but, ont d’ailleurs encouragé PetroChina et autres firmes déjà cotées à Hong Kong à s’introduire sur une place boursière du continent.

“Les autorités ne souhaitent pas voir une bulle boursière trop importante, qui pourrait se révéler trop dangereuse si on laissait faire”, relève Chen Xingdong.

Selon une étude des missions économiques françaises en Asie, qui met l’accent sur le phénomène de “valorisation exubérante” dans la région, “surtout des entreprises chinoises”, “pour la seule Chine, les introductions depuis le début de l’année représentent déjà 52 Mds de dollars contre 50 mds aux Etats-Unis et 42 Mds à Londres”.

Lors de son introduction le 5 novembre à Shanghai, PetroChina était devenue la première entreprise de la planète par la capitalisation boursière, devant Exxon Mobil et GE réunies.

Après une levée de fonds de près de 9 milliards de dollars, PetroChina avait vu son action clôturer en hausse de plus de 160% au premier jour de cotation. Mais le premier groupe énergétique du pays a depuis accumulé les baisses.

“La faiblesse du titre PetroChina a beaucoup joué sur la baisse de l’indice”, estime Yang Ming, un analyste de Shanghai Securities, cité par un journal local.

Toutefois, sur le long terme Chen Xingdong reste prudemment optimiste: “Je pense qu’après ce réajustement, le marché chinois pourra avancer sur une voie plus saine et si l’an prochain l’économie globale va dans un bon sens, la Bourse va se relancer”.

 03/12/2007 09:53:28 – © 2007 AFP