S’ouvrir sur l’Asie d’une façon
générale et la Chine en particulier. La 22ème édition des Journées de
l’Entreprise (30 novembre 2007-1er Décembre 2007) ont fait ressortir une
assez forte demande de diversification des relations commerciales et
économiques du pays du Maghreb en direction de l’Asie. Durant les deux jours
de travaux, responsables politiques, chefs d’entreprises et experts de
différents pays membres de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) ont multiplié les
plaidoyers en faveur d’un renforcement des relations de cette région avec
les pays asiatiques. L’un des plus fervents partisans d’un tel recentrage
stratégique est M.Mohamed Bouamatou, homme d’affaires mauritanien. Ce
président de la Confédération Nationale du Patronat de Mauritanie est
convaincue de la nécessité et de l’utilité d’un partenariat plus étroit avec
la Chine. D’autant que ce pays est parmi ceux d’Asie le plus présent et
dynamique dans les régions méditerranéenne et africaine. Mais également le
plus engagée en faveur de l’Afrique. «Quel autre pays que la Chine a décidé
de mettre sur pied un fonds de 200 milliards de dollars pour le
développement ? », se demande M.Bouamatou.
Abondant dans le même sens, M.Ibrahim Al Montacer, président de la
Commission du Maghreb Arabe au sein de l’Union des Hommes d’Affaires Libyen,
appelle quant à lui la création d’un «Forum Maghrébo-Asiatique », à tenir
une fois par an dans une ville différente, sous la houlette de l’Institut
Arabe des Chefs d’Entreprises ou de l’Union Maghrébine des Employeurs.
Opposé à la perception qui fait de l’Asie un «danger », M.Boualem M’Rakach,
président de la Confédération Algérienne du Patronat (CAP), met toutes les
offres de partenariat sur le même pied d’égalité.
Imputant ce débat sur l’utilité d’entretenir des relations avec l’Asie «au
problème de croissance auquel, d’après lui, le Maghreb est confronté, M.Omar
Kabbaj, conseiller auprès de sa Majesté le roi Mohamed VI, souligne qu’il
«est hors de question de remettre en question ce qui a été fait avec l’Union
Européenne », pour favoriser un partenariat avec une Asie que le responsable
marocain croit intéressée «par l’énergie, le phosphate » mais également «nos
marchés qui sont devenus solvables et sérieux ».
«Il faut développer » un tel partenariat, souligne le conseiller du roi
Mohamed VI qui voit des opportunités dans le secteur touristique où l’on
pourrait «des circuits sur 2 ou 3 pays maghrébins ». La région ayant déjà
attiré des investisseurs du Golfe –émiratis notamment- «nous pourrions
également intéresser la Chine et l’Inde ».
Mais le responsable marocain entrevoit au moins une difficulté sur la voie
d’un tel processus. Il s’agit en l’occurrence «de la taille de nos
ntreprises que nos Etats devraient aider à se constituer en groupements ».
Estimant que «le développement de toute région représente toujours à la fois
des défis et des opportunités », M.Ridha Touiti, ministre du Commerce et de
l’Artisanat appelle à «nous préparer afin de pouvoir en tirer profit ». Car
«la Chine, devenue au cours des dernières années l’Atelier du monde, en sera
le marché à l’avenir ».
Ne doutant pas un seul instant de l’utilité du partenariat avec l’Asie –«
car le Maghreb qui n’a pas beaucoup de ressources doit s’ouvrir sur l’autre
»-, M.Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération
internationale recommande quant à lui «de partir de ce qui a été réalisé
entre les gouvernements pour l’étendre au niveau du commerce ».
M.Afif Chelbi perçoit, lui, un impact très important pour notre région dans
«la demande asiatique » : elle «fait que l’entreprise européenne a besoin de
travailler plus avec le Maghreb ». D’où «une véritable opportunité »
d’obtenir «une meilleure répartition des capacités de production et de la
production ».
Aux Asiatiques, le Maghreb se propose comme une «tête de pont » vers
l’Europe, souligne le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Petites
et Moyennes Entreprises. Qui relève un autre gain engrangé par les pays
maghrébins de par l’intérêt de l’Asie pour notre région et une autre raison
de consolider davantage nos relations avec cette partie du monde : «dans les
appels d’offres, les offres asiatiques sont moitié prix, moitié délai, à
compétence égale ». Ce qui lui fait dire que «l’Asie n’est pas un choix,
c’est un passage obligé ».
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