Zone euro : le FMI et la Commission moins optimistes pour la croissance

 
 
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Michael Deppler, responsable du département Europe du FMI, le 6 juin 2006 à Luxembourg (Photo : Gérard Cerles)

[04/12/2007 07:37:42] BRUXELLES (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne sont désormais moins optimistes pour la croissance dans la zone euro qu’ils ne l’étaient il y a encore un mois ou deux, en raison des prix élevés du pétrole et de la forte appréciation de l’euro notamment.

Michael Deppler, responsable du département Europe du FMI, est venu faire un point lundi soir sur l’état de santé de l’économie européenne au cours d’une réunion à Bruxelles du forum des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe).

“A son avis la croissance dans la zone euro l’an prochain pourrait tourner autour de 2% et même être inférieure à 2%, légèrement inférieure à 2%”, a indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia devant la presse, en rendant compte de la rencontre.

Dans son dernier rapport sur la conjoncture mondiale publié mi-octobre, le FMI pronostiquait pour l’année prochaine une croissance économique de 2,1% pour les treize pays de la zone, après 2,5% cette année.

De son côté, la Commission européenne, dans ses dernières prévisions du 9 novembre, tablait sur 2,2% en 2008, après 2,6% cette année.

Mais, à l’instar du FMI, M. Almunia a également préparé le terrain à une révision en baisse de ce pronostic.

“Nous ne pouvons ignorer les risques à la baisse pesant sur les perspectives de croissance (…) si nous avions intégré dans nos prévisions les informations aujourd’hui disponibles concernant les prix du pétrole, l’économie américaine (qui ralentit, ndlr), la situation sur les marchés financiers or les taux de change (…) nos prévisions de croissance auraient été inférieures”, a averti le commissaire.

Le prix du baril a en effet dans l’intervalle frôlé le seuil des 100 dollars et le taux de change de l’euro s’est approché du niveau record de 1,50 USD, ce qui pénalise les entreprises exportatrices en Europe.

Concernant la faiblesse chronique du billet vert, M. Juncker a néanmoins souligné avec satisfaction que le secrétaire d’Etat américain au Trésor Henry Paulson -qui répète régulièrement, sans grand impact sur les marchés des changes, qu’un dollar fort “est dans l’intérêt des Etats-Unis”- “commence à compléter ses propos par des termes dont nous apprécions la teneur”.

“Il ajoute que l’économie américaine va continuer de croître” et que la vigueur de celle-ci va “se refléter sur les marchés des changes”, s’est-il félicité.

Les Européens sont aussi préoccupés par la faiblesse du yuan, qui donne un avantage compétitif supplémentaire aux exportateurs chinois. M. Juncker s’est rendu il y a une semaine à Pékin pour s’en plaindre, en compagnie de M. Almunia et du président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet.

A cette occasion “nous attiré l’attention” des Chinois sur les risques que se développent des “tendances protectionnistes en Europe” s’il n’y avait pas de changement sur les taux de change, a dit M. Juncker.

La zone euro est non seulement confrontée à un ralentissement de l’activité mais aussi en parallèle à une poussée d’inflation.

Dans ce domaine, “les risques existent”, a reconnu M. Juncker. Mais, a-t-il nuancé, “il y a sans aucun doute des phénomènes à caractère temporaire, qui peuvent se résorber à court terme”.

L’inflation dans les treize pays de la zone euro, alimentée par la flambée du prix du pétrole et des denrées alimentaires, a atteint 3% sur un an en novembre, son plus haut niveau depuis six ans et demi, selon des chiffres publiés vendredi dernier.

 04/12/2007 07:37:42 – © 2007 AFP