[05/12/2007 09:34:18] ABOU DHABI (AFP) L’Opep semblait partie pour choisir la prudence en maintenant sa production de pétrole inchangée, ont dit ses principaux ministres avant une réunion mercredi à Abou Dhabi, mais le cartel pourrait se réunir à nouveau en janvier si nécessaire. “Je ne vois rien justifiant une hausse ou une baisse”, a dit le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi, chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui représente environ 40% du pétrole mondial. “Je ne vois pas de hausse de production se dessiner”, a renchéri le ministre nigérian Odein Ajumogobia. Les ministres du pétrole du Venezuela et de l’Iran ont tenu des propos similaires. Le vénézuélien Rafael Ramirez a également déclaré qu’il y aurait peut-être “une (autre) réunion en janvier”. Son homologue qatari a précisé que les stocks étaient très confortables”, des propos réitérés par le ministre algérien. “Le marché ne fait pas face à une pénurie de pétrole, je ne vois pas de message des consommateurs indiquant qu’ils ont besoin de plus de pétrole (car) nous avons vérifié auprès de nos consommateurs, qui ont tous répondu que le marché était équilibré et que les stocks étaient confortables”, a expliqué le ministre qatari Abdallah al-Attiyah. L’Opep semble donc favoriser la prudence face à la perspective d’un fort ralentissement de l’économie américaine qui pèserait négativement sur la demande de pétrole des pays riches. Une décision qui a dû être confortée par la spectaculaire chute des prix la semaine dernière: après avoir frôlé la barre des 100 dollars, les cours de l’or noir ont ensuite perdu plus de 10 dollars sur la semaine. Vers 08H30 GMT (09H30 à Paris) mercredi, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en janvier cédait 14 cents à 88,18 dollars. A la même heure sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en janvier perdait 8 cents à 89,45 dollars. Le cartel pourrait donc fait fi des appels répétés des pays industrialisés, qui réitèrent que le marché a besoin de plus de pétrole pour faire face à la demande hivernale. “Malgré les efforts considérables de la part des membres de l’Opep pour augmenter sa capacité de production excédentaire, à des niveaux suffisants pour le marché, les prix sont restés proches de leurs niveaux record”, a déclaré l’emirati Mohammed el-Hamili, actuel président de l’Opep. L’Opep va “examiner les perspectives du marché attentivement pour voir si d’autres mesures peuvent être prises pour calmer le marché” et les prix, a-t-il ajouté. Depuis des mois, le cartel martèle que la hausse des prix est due à la spéculation et aux tensions géopolitiques, et ne reflète en rien la réalité de l’offre et de la demande. Il veut ainsi éviter une répétion du scénario catastrophe de la crise asiatique de 1997, quand il avait augmenté sa production pour voir les prix s’effrondrer jusqu’à 10 dollars le baril en 1999. Jusqu’à mercredi matin, la décision semblait incertaine. Des délégués avaient affirmé qu’une hausse de l’ordre de 500.000 barils par jour était à l’étude, sous l’impulsion des pays du Golfe, pour calmer la flambée pétrolière des dernières semaines et faire taire les critiques qui accusent l’Opep d’alimenter cette hausse des prix en ne pompant pas assez de pétrole. Un délégué avait notamment souligné que, même si l’Opep maintient officiellement sa production inchangée, “plus de pétrole est en train d’arriver sur le marché”, car la production du cartel, de 27,1 millions de barils par jour environ fin octobre, devrait passer d’ici fin décembre à 27,3 mbj. Les tarifs du fret maritime, en forte hausse, sont également le signe d’une hausse des expéditions de pétrole. |
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