[05/12/2007 10:34:24] PARIS (AFP) Le PDG du groupe d’énergie et de transport Alstom, Patrick Kron, souhaite toujours un rapprochement avec Areva pour créer un “champion français de l’énergie”, malgré l’opposition manifeste de la présidente du directoire du groupe nucléaire, Anne Lauvergeon. “Je pense que nous avons l’occasion de créer un champion français de l’énergie capable de rivaliser avec les géants américain, allemand et japonais dans toutes les formes de production de l’électricité”, a expliqué M. Kron sur Europe 1. “La France a réussi à le faire dans d’autres domaines, proche des nôtres, Total/Elf, Gaz de France/Suez. Pourquoi ne pas le faire dans le domaine de la génération de l’électricité?”, s’est-il interrogé. Après la signature d’un méga-contrat en Chine portant sur 8 milliards d’euros pour deux réacteurs de troisième génération EPR et leur combustible, Mme Lauvergeon a ouvertement fait savoir la semaine dernière son hostilité à une fusion éventuelle entre son groupe et Alstom, estimant qu’elle déboucherait sur des “synergies négatives assez importantes”. “Il est beaucoup plus intéressant de développer Areva sur ses bases et ses forces propres”, a-t-elle expliqué, écartant l’idée de l’arrivée à son capital d’une quelqu’autre entreprise. “Cela traduit une divergence d’appréciation, entre certains qui pensent qu’Areva a vocation à se développer seul et moi, qui pense que l’on a l’occasion, en nous rapprochant, de créer un vrai acteur mondial concurrent”, a insisté Patrick Kron. Alors que les relations sont réputées peu cordiales entre les patrons des deux entreprises, le PDG d’Alstom a jugé que “le problème du nucléaire était suffisamment important pour ne pas s’arrêter à des questions de personnes”. Les contrats d’Areva en Chine, les plus importants de l’histoire du nucléaire civil, ne retirent en rien “l’intérêt d’un rapprochement avec Alstom”, a-t-il ajouté, se disant prêt à être patient pour que l’opération aboutisse. Un rapprochement éventuel entre Areva, actuellement public à 85%, et le groupe de transports et d’énergie est un des schémas de refonte du capital du groupe nucléaire, étudié par l’Elysée. Patrick Kron a par ailleurs abordé la question brûlante des changes, estimant que son groupe ne souffrirait pas “à court terme” de la baisse du dollar par rapport à l’euro. “A court terme, cela (la baisse du dollar, ndlr) n’a pas d’effet car nous avons notre carnet de commande qui nous protège”, a-t-il souligné, rappelant qu’Alstom détenait un carnet de commande “record”, portant sur deux ans et demi. “Mais sur le long terme, il est clair que l’érosion du dollar et le renforcement de l’euro n’est pas une bonne nouvelle pour les exportateurs”, a toutefois reconnu le PDG du groupe. Pour l’instant, les effectifs en France n’ont pas “vocation à être modifiés”, a-t-il assuré. |
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