Bruxelles condamne le cartel du caoutchouc à 243 millions d’euros d’amende

 
 
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Un ouvrier récolte le caoutchouc d’un hévéa le 7 novembre 2007, en Côte d’Ivoire (Photo : Kambou Sia)

[05/12/2007 11:46:16] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a annoncé mercredi avoir imposé une amende de 243,2 millions d’euros pour un cartel de six entreprises dans le caoutchouc chloroprène, qui sert notamment à fabriquer adhésifs et préservatifs.

Les coupables de cette entente sur le partage du marché et la fixation des prix sont l’italien ENI (132,1 millions d’euros d’amende), l’américain DuPont (59,3 millions) et sa filiale américaine Dow (qui prendra en charge 48,7 millions de l’amende de DuPont), les japonais Denka (47 millions) et Tosoh (4,8 millions), ainsi que l’allemand Bayer, qui a été dispensé d’amende.

Bayer, récidiviste, aurait dû écoper de l’amende la plus lourde (201 millions), mais la Commission lui a accordé l’immunité en vertu des règles sur la clémence. Bruxelles avait en effet ouvert une enquête en 2003 grâce aux révélations du groupe allemand, qui a également coopéré pendant la procédure.

Tosoh et DuPont/Dow ont de leur côté obtenu une réduction de leur amende de respectivement 50% et 25% pour avoir coopéré avec la Commission.

A l’inverse, ENI s’est vu appliqué une majoration de 60% pour récidive.

De 1993 à 2002 “au moins”, ces entreprises se sont entendus sur leurs parts de marché respectives en Europe et ont fixé les prix, a précisé la Commission dans un communiqué.

“Ils se réunissaient périodiquement pour discuter des prix, échanger des renseignements commerciaux sensibles, discuter de certains clients et contrôler la mise en oeuvre de leurs pratiques illicites”, a-t-elle ajouté.

Le caoutchouc chloroprène, plus communément commercialisé sous le nom de néoprène, est un caoutchouc synthétique capable de subir une déformation élastique et de reprendre sa taille initiale sans déformation permanente.

Il sert dans l’industrie du caoutchouc pour la fabrication de tuyaux et courroies de transmission. Il est également utilisé comme adhésif dans les industries de la chaussure et du meuble, et comme latex pour les équipements de plongée, les préservatifs et les semelles intérieures de chaussures.

“Il est tout à fait décevant que l’industrie du caoutchouc n’ait pas encore appris la leçon en ce qui concerne l’interdiction des ententes”, a commenté la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes, qui a fait de la lutte anti-cartel son cheval de bataille.

Ce n’est effectivement pas le premier cartel condamné par la Commission dans le caoutchouc.

En novembre 2006 par exemple, elle avait infligé 519 millions d’euros d’amende à cinq entreprises, dont ENI et Dow, pour un cartel dans le caoutchouc synthétique. Bayer, qui y prenait part, avait été dispensé d’amende pour l’avoir là aussi dénoncé.

 05/12/2007 11:46:16 – © 2007 AFP