[05/12/2007 12:10:23] PEKIN (AFP) La Chine a décidé d’adopter pour 2008 une politique monétaire plus stricte pour tenter de prévenir la surchauffe de son économie. Les objectifs de l’année prochaine ont été fixés lors de la traditionnelle réunion économique annuelle qui rassemble les plus hautes autorités sous la houlette du Parti communiste chinois au pouvoir. Les participants de cette conférence à huis clos, tenue de lundi à mercredi, ont estimé que la politique du crédit devrait jouer un plus grand rôle dans le contrôle macroéconomique. Dans ce domaine, la politique “d’encadrement” prônée tranche avec les simples consignes de “prudence” qui étaient en place depuis une décennie, a affirmé l’agence officielle Chine Nouvelle, sans entrer dans les détails. Le gouvernement va renforcer le contrôle des volumes et des fréquences des prêts, afin de mieux réguler la demande intérieure notamment, selon la même source. “Jusqu’à présent on ne parlait que de politique prudente. Cela montre bien que le gouvernement prend très au sérieux la bulle du prix des actifs et l’inflation”, a souligné Zhang Ming, chercheur d’un institut dépendant de l’Académie des Sciences sociales, interrogé par l’AFP. La réaffirmation d’une maîtrise de la surchauffe et de l’inflation, constituant deux sujets d’inquiétude des autorités, était attendue, comme un éventuel resserrement du crédit. Le produit intérieur brut de la Chine continue de connaître une croissance à deux chiffres, porté par les investissements et les exportations. Selon l’Académie des sciences sociales, la croissance devrait être de l’ordre de 11% l’année prochaine, après 11,6% cette année. Parallèlement, le pays a renoué avec l’inflation, avec un indice des prix à la consommation qui devrait croître de 4,5% cette année, bien au-delà du seuil maximum de 3% initialement fixé. Côté monétaire, les autorités ont eu recours en 2007 à une longue série de hausses des taux d’intérêt et des réserves obligatoires des banques afin de tenter de limiter le crédit qui nourrit les investissements, dans un système où la liquidité est jugée excessive. “Le ton pour 2008 est à l’encadrement”, avait prédit un économiste de Bank of America, Wang Tao, peu avant la conclusion de la conférence. Mais “les autorités auront peut-être moins recours aux ajustements de taux d’intérêt, prenant davantage de mesures administratives”, a-t-il estimé. Côté fiscal, pour Wang Tao, le gouvernement pourrait poursuivre ses mesures pour décourager les exportations de produits dont la fabrication est gourmande en énergie et en ressources naturelles et pénaliser aussi les secteurs polluants. Les analystes ne s’attendent toutefois pas à des mesures drastiques qui freineraient trop la croissance, d’autant plus chère aux autorités que celles-ci ne veulent pas risquer un accroissement du chômage et des problèmes sociaux. Lors du 17e congrès du Parti communiste, en octobre, le président Hu Jintao, attaché au concept de “société harmonieuse”, avait insisté sur la nécessité d’un “développement équilibré pour assurer une croissance saine et rapide” du géant asiatique. Outre la question de la “répartition des revenus”, au titre des problèmes à résoudre, il avait également énuméré ceux liés à l’emploi, à la protection sociale, à la santé et à l’éducation. Dans un communiqué sur son site internet, la Banque centrale a noté mercredi soir que “le travail de la réunion économique centrale était en totale conformité avec l’esprit du 17e congrès”. |
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