Délocalisation : pas de plan social ou de fermeture chez Dassault

 
 
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Le PDG de Dassault Aviation Charles Edelstenne, le 15 juin 2007 à Saint-Cloud (Photo : Eric Piermont)

[05/12/2007 18:43:36] PARIS (AFP) Le PDG de Dassault Aviation Charles Edelstenne a assuré mercredi aux syndicats de l’entreprise que son projet de délocalisation d’activités lié à la hausse de l’euro ne provoquerait aucun plan social ou fermeture d’établissements, a-t-on appris de sources syndicales.

“Il faut réduire la voilure, mais en aucun cas couper nos ailes industrielles, il y aura une réduction d’effectifs par érosion naturelle mais ni plan social ni fermeture d’établissement”, a déclaré Charles Edelstenne aux délégués syndicaux centraux, selon l’un d’eux, interrogé par l’AFP à l’issue de la réunion.

Les organisations syndicales avaient demandé à rencontrer leur patron à la suite de son interview au Monde daté de dimanche-lundi.

Dassault Aviation conservera en France “les chaînes d’assemblage ainsi que les activités de haute technologie, qui garantissent la qualité de nos avions. En dehors de tout cela, tout peut être délocalisé”, déclarait le PDG.

M. Edelstenne s’est refusé mercredi à détailler ces “mesures d’adaptation” avant le Comité central d’entreprise du 9 janvier, a indiqué Richard Bedere délégué de la CFE-CGC, premier syndicat de Dassault Aviation.

Interrogée par l’AFP, la direction n’a pas fait de commentaire.

M. Edelstenne a confirmé que la “délocalisation concernerait des activités de fabrication hors haute technologie et des études +non nobles+ comme les écritures de code informatique, l’entreprise gardera son savoir-faire”, selon le syndicaliste.

“Les réductions de frais de fonctionnement de l’entreprise, qui compte 8.400 salariés en France, concerneront tous les établissements, mais les capacités d’investissement subsistent et le futur avion d’affaires SMS (Supermidsize) devrait être financé sur les réserves de la société”, a-t-on également indiqué aux syndicats.

De même source, on souligne que la délocalisation évoquée par M. Edelstenne pourra se faire “vers des pays à bas coût, vers la zone dollar ou simplement en accroissant la sous-traitance auprès des grands fournisseurs français comme Latécoère ou Thales, qui sont déjà contraints par Dassault comme par Airbus à se faire payer en dollars et sont invités à produire moins cher”.

Latécoère notamment a fait face à ces contraintes en s’implantant au Maghreb, en République tchèque et au Brésil.

“Toutes les organisations demandent le remplacement des centaines de salariés du +papy boom+ qui vont partir dès 2008, nous ne pouvons laisser partir les compétences”, a déclaré le délégué CFE-CGC.

“Même si nous sommes moins inquiets sur le très court terme, la CFDT s’inquiète de la dérive de cette économie de marché qui lamine des secteurs florissants de notre industrie” a indiqué de son côté dans un communiqué Marc Ducrest, délégué syndical central de la CFDT, deuxième syndicat de Dassault.

En réponse aux questions syndicales, M. Edelstenne, cité par un participant, a ajouté que son interview au Monde constituait aussi un “message en direction des partenaires politiques de la France pour qu’ils changent d’avis et agissent sur la parité euro-dollar”.

Aucun syndicat n’a annoncé d’action sociale chez Dassault, mais ils s’inquiètent du déroulement des négociations annuelles sur les salaires qui doivent se dérouler en décembre.

 05/12/2007 18:43:36 – © 2007 AFP