[05/12/2007 20:22:07] NEW YORK (AFP) Le groupe pharmaceutique Bristol-Myers Squibb va supprimer 10% de ses effectifs via une restructuration prévoyant une refonte de son modèle économique, pour contourner la concurrence des génériques en privilégiant les médecines de spécialités et les biotechnologies. Bristol-Myers Squibb (BMS) a expliqué mercredi vouloir “gagner en rentabilité” tout en évoluant vers “un groupe pharmaceutique de nouvelle génération, qui combine l’échelle et les ressources d’une entreprise de taille moyenne à l’esprit d’entreprise et d’innovation propre à une start-up”. A l’origine de cette “transformation”, les fabricants de génériques. Ces dernières années, ceux-ci ont progressé au niveau mondial sur les marchés historiques et lucratifs des groupes pharmaceutiques, comme les anti-inflammatoires, les anti-dépresseurs ou encore les traitements contre le cholestérol. Avant Bristol, les américains Merck et Pfizer ont aussi été contraints ces deux dernières années à des restructurations similaires. BMS prévoit de réduire de 50% son parc de 38 usines d’ici 2010 et de 60% son portefeuille de médicaments d’ici 2011, ainsi qu’une simplification de l’organisation. Le groupe qui génère 17,9 milliards de dollars de revenus annuels n’a pas précisé l’impact de sa refonte sur son chiffre d’affaires. Pour le volet social de sa restructuration, le groupe basé à New York a indiqué devoir supprimer 10% de ses effectifs, soit environ 4.300 sur les 43.000 personnes employées dans le monde. Bristol-Myers Squibb (BMS), présent dans plus de 20 pays, n’a pas précisé la répartition géographique de ces suppressions d’emplois prévues sur la période 2007-2010. Mais la France, première filiale du groupe à l’international avec 3.285 employés, a des chances d’être concernée, et notamment le site d’Agen qui fabrique l’aspirine Upsa, un marché mature occupé par les génériques. La restructuration doit permettre de dégager d’ici 2010 1,5 milliard de dollars d’économies avant impôts, et représente un coût de 900 millions à 1,1 milliard de dollars pour le groupe, dont 300 millions provisionnés en 2007. Les mesures n’entraînent pas de changements dans la prévision de bénéfice par action (BPA) hors exceptionnels – mesure suivie par les analystes – pour 2007: 1,42-1,47 dollar. Pour 2008, BMS a revu en hausse sa prévision de BPA hors exceptionnels, à 1,65-1,75 dollar contre 1,60-1,70 dollar précédemment. Ces estimations sont conformes à celles du marché, qui table sur 1,46 dollar en 2007 et 1,72 dollar en 2008. Suivant une évolution obligée des laboratoires traditionnels vers des traitements complexes que les génériques mettent du temps à répliquer, BMS met le cap sur “des besoins médicaux encore non défrichés et des percées médicales dans des domaines thérapeutiques existants”, citant les médecines de spécialités et les biotechnologies. BMS se dit ouvert à des acquisitions et à des collaborations, citant son acquisition récente d’Adnexus, un groupe de biotech développant un composant dérivé d’une protéine humaine, utilisé dans le traitement de cancers. Parallèlement, le groupe va “réduire ses actifs sur les marchés matures, certes rentables mais en déclin”. Précisément, BMS veut céder son activité d’imagerie médicale, et étudie “des stratégies alternatives” pour la division de médicaments sans ordonnance, pour ConvaTec (stomies) et pour Mead Johnson (aliments pour bébés). Au chapitre des génériques, BMS a déjà fait l’expérience d’une concurrence frontale avec ces médicaments bon marché. En plein procès sur l’exclusivité de son anti-coagulant Plavix, 2e médicament le plus vendu au monde, le plaignant, le fabricant de génériques Apotex, a brièvement mis sur le marché américain sa version concurrente: celle-ci avait pris 60% du marché en 2 semaines seulement. La justice a bloqué sa commercialisation au bout d’un mois, et a finalement tranché en faveur de Bristol en juin dernier. |
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