[06/12/2007 17:17:13] PARIS (AFP) Après le FMI et la Commission européenne, l’OCDE a nettement revu en baisse jeudi ses prévisions de croissance 2008 pour la zone euro, et appelé la Banque centrale européenne à ne pas relever ses taux d’intérêt, malgré la poussée d’inflation dans la zone. Pour l’an prochain, elle table désormais sur une croissance de 1,9%, contre 2,3% dans ses précédentes prévisions de mai. C’est un net ralentissement par rapport aux 2,6% attendus pour 2007. Pour 2009, elle prévoit 2%. “La hausse des taux d’intérêt, l’appréciation de l’euro et le durcissement des conditions de crédit sont autant de facteurs qui freinent l’activité”, estime l’Organisation de coopération et de développement économiques dans son rapport semestriel d’automne. La révision à la baisse des prévisions de l’OCDE survient après celles du Fonds monétaire international et de la Commission européenne ces deux derniers mois, alors que ceux-ci s’orientent vers un nouvel abaissement de leurs pronostics. Le FMI, qui avait déjà revu en baisse ses prévisions mi-octobre à 2,1%, (-0,4 point), vient d’indiquer lundi que le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro devrait finalement croître d’un peu moins de 2% en 2008. Quant à la Commission européenne, elle a abaissé début novembre sa perspective de croissance pour 2008 à 2,2% (-0,3 point). Mais le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia a également préparé lundi le terrain à une révision en baisse de ce pronostic. Pour l’OCDE, la croissance “devrait ralentir et rester en-deçà de son taux potentiel (2% environ, ndlr) jusqu’au second semestre de 2008”, un tassement qu’elle impute essentiellement “à la consommation et au secteur de l’immobilier d’habitation”. Sur le marché du logement, “le point haut du cycle a été franchi dans la plupart des pays” et l’expansion ne sera donc plus stimulée par l’immobilier d’habitation, explique-t-elle. Quant à la consommation, elle devrait être affectée puis “se redresser après le second semestre 2008”, estime-t-elle. L’OCDE juge globalement que les perspectives “restent relativement bonnes”, et que la croissance devrait se redresser “à partir de la mi-2008”. Concernant l’inflation, qui connaît une poussée dans les treize pays de la zone euro (3% sur un an en novembre), l’OCDE estime qu’elle “devrait refluer en-deçà de 2%”, la limite tolérée par la Banque centrale européenne (BCE), sans dire à quelle date ce reflux interviendrait. En conséquence, et “étant donné l’orientation à la baisse des risques qui pèsent sur l’activité”, l’organisation pense qu’il “n’est pas nécessaire à ce stade de relever encore les taux d’intérêt”. Une orientation que suit la BCE pour l’instant. Réunie jeudi, l’institut monétaire a laissé son principal taux directeur inchangé à 4%, malgré les menaces du côté des prix, qui nécessiteraient en temps ordinaire un relèvement des taux. Mais elle juge actuellement un resserrement du coût du crédit trop risqué pour la croissance économique. Cependant, son président Jean-Claude Trichet a insisté sur les risques inflationnistes à moyen terme, une menace indirecte de remontée des taux directeurs si les prix dérapent davantage. Si elle y est défavorable dans l’immédiat, l’OCDE reconnaît dans son rapport qu'”un certain resserrement de la politique monétaire pourrait être de mise si les répercussions de la récente poussée d’inflation s’avéraient plus fortes que prévu”. |
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