Rénovations, boutiques, accès internet : la SNCF met le paquet sur ses gares

 
 
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La présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac, le 4 décembre 2007 au siège de la SNCF à Paris (Photo : Joël Saget)

[06/12/2007 17:28:14] PARIS (AFP) Davantage de commerces, davantage de services mais aussi plus d’investissements: la SNCF veut rendre ses gares plus attractives et plus rentables, pour doper son chiffre d’affaires avant l’ouverture à la concurrence des liaisons voyageurs internationales prévue en 2010.

Il y a déjà quelque temps que le voyageur peut s’adonner au shopping, manger un morceau ou surfer sur internet en attendant son train. Mais la SNCF veut amplifier cette offre, en créant au sein du groupe une branche Gares “à part” entière, au même titre que la branche Fret ou la branche Voyageurs France Europe (VFE, les grandes lignes).

La SNCF va “probablement créer une branche à part”, a expliqué jeudi Mireille Faugère, directrice de VFE, dont dépendent actuellement les gares.

“L’une des ambitions est d’augmenter le chiffre d’affaires” généré par les gares, ajoute-t-elle, sans donner d’objectif.

Les 168 gares principales –sur 3.000 en tout– représentent aujourd’hui un chiffre d’affaires de l’ordre de 650 millions d’euros par an pour la compagnie ferroviaire mais lui coûtent entre 800 et 900 millions, précise Mireille Faugère.

L’autre but, c’est d’améliorer l’image de la SNCF afin de “mieux se préparer à la concurrence en 2010”, explique Mireille Faugère, lorsque le voyageur pourra choisir entre la SNCF et une autre compagnie –privée, étrangère– pour effectuer un trajet international.

Drainer davantage de voyageurs en gare “passe notamment par le développement des commerces et par davantage d’investissements”, poursuit Mme Faugère.

La SNCF a investi 90 millions pour rénover ses gares en 2007 et compte en dépenser 150 en 2008 et dans les années qui suivent, indique la patronne des grandes lignes de la compagnie ferroviaire.

La gare de Marseille Saint-Charles rénovée doit être inaugurée lundi et la rénovation de la gare Saint-Lazare doit s’achever en 2010.

Pour autant, le mouvement de rénovation et de modernisation des gares n’est pas neuf. Déjà, en 2000, la SNCF avait décidé de “prendre en main” la question des gares, rappelle Pascal Lupo, en charge du sujet à la SNCF.

Depuis, la SNCF nettoie systématiquement les grafittis, remplace progressivement les panneaux d’informations noirs à lettres blanches par des écrans plats, installe des accès internet sans fil ou des ascenseurs pour les handicapés.

Dernière rénovation “phare” que la présidente la SNCF Anne-Marie Idrac aime présenter comme un “modèle des ambitions” de l’entreprise publique: la gare de l’Est à Paris, complètement rénovée pour le lancement du TGV Est en juin.

Pour 53 millions d’euros, l’espace y a été entièrement repensé avec par exemple des escaliers roulants dans le hall central pour mieux relier la gare au métro.

La SNCF en a aussi profité pour doubler la surface des commerces: le voyageur a désormais le choix entre une cinquantaine de boutiques pour acheter un sandwich ou son journal mais aussi pour “craquer” sur une paire de chaussures ou faire ses courses à la supérette.

Et il y encore de la marge: le commerce en gare “va se développer”, estime estime Lucien Odier, président de la Fédération des enseignes de l’habillement car dans une gare, “les gens ont du temps: très souvent, ils en ont en avance pour leur train”.

“Pour une boutique dans une gare parisienne, on a trois, quatre, cinq candidats”, confirme Pascal Lupo.

 06/12/2007 17:28:14 – © 2007 AFP