[07/12/2007 18:06:50] WASHINGTON (AFP) Le nouveau patron du Fonds monétaire international (FMI), le Français Dominique Strauss-Kahn, a fait sa première proposition concrète pour réformer l’institution vieillissante et déficitaire: supprimer 15% des effectifs, soit 300 à 400 postes. “Les mois qui viennent vont inévitablement être une période de changements rapides”, a annoncé l’ancien ministre des Finances socialiste, sur le site internet de l’organisation, vendredi. “L’institution fonctionne bien, avec des gens très impliqués qui ont un haut niveau de compétence, mais c’est une usine à papier”, a ajouté M. Strauss-Kahn, 58 ans, dans un entretien au Wall Street Journal. “Il est prévu que la réduction d’effectifs se fasse sur les trois prochaines années, à compter du 1er mai 2008”, date du début du prochain exercice fiscal, a précisé à l’AFP un responsable du FMI, qui a souhaité conserver l’anonymat. M. Strauss Kahn a dit au Wall Street Journal que cette évolution ne pourrait se faire sans licenciements. C’est la première fois depuis sa création en 1945 que le Fonds taille aussi brutalement dans ses effectifs qui comptent quelque 2.600 employés. Lors de la dernière assemblée générale, fin octobre, les 185 pays membres ont demandé à la direction d’agir, avant le mois d’avril, pour rétablir l’équilibre financier de l’institution qui devrait accuser un déficit de l’ordre de 220 millions de dollars en 2008. Ils avaient implicitement jugé insuffisant l’objectif fixé par le précédent directeur général, l’Espagnol Rodrigo Rato, qui visait une baisse de 6% des dépenses de fonctionnement sur trois ans. Le G7 avait réclamé 16%. Les dépenses de fonctionnement du FMI sont proches d’un milliard de dollars par an. La restructuration engagée par M. Strauss-Kahn, qui a pris ses fonctions début novembre, devrait permettre d’économiser 100 millions de dollars par an, a-t-il dit. “Sans changement, le FMI pourrait faire face à un déficit de 400 millions de dollars par an à l’horizon 2010”, a-t-il ajouté, un chiffre supérieur aux 365 millions de dollars jusqu’alors escomptés. L’ancien professeur d’économie souhaite en particulier diminuer le nombre d’économistes employés par le Fonds, aujourd’hui 1.269, et remplacer certains d’entre eux par des spécialistes recrutés sur les marchés financiers, a-t-il expliqué, dans un entretien au Wall Street Journal vendredi. Il a toutefois laissé entendre que cette concession aux actionnaires devrait s’accompagner d’une contre-partie: permettre aux Fonds d’accroître ses revenus, notamment en autorisant une vente d’une partie de ses stocks d’or. “La réduction des dépenses doit être liée à un accord sur un nouveau modèle de revenus”, a-t-il insisté. Fin janvier, le Fonds avait été invité par un comité d’experts prestigieux à puiser dans ses réserves d’or pour assurer son avenir: ils avaient suggéré, entre autres, la vente de 400 tonnes d’or, soit 6,6 milliards de dollars en valeur. Mais le conseil d’administration avait traîné les pieds. Il a également conditionné l’effort social à “un recentrage et une réforme des opérations du Fonds”, aujourd’hui axées sur le prêt aux pays en crise et la surveillance des économies des pays membres. Pour ce faire, le nouveau directeur général a mis en place un “groupe de conseil extérieur” composé de trois personnalités: le gouverneur de la banque centrale israélienne, Stanley Fisher, l’ancien Premier ministre ivoirien, Alassane Ouattara, et l’ancien sous-secrétaire d’Etat au Trésor américain Tim Adams. |
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