Renault fait son entrée dans le capital du russe Avtovaz

 
 
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L’usine Renault de Sandouville, le 30 août 2007 (Photo : Robert Francois)

[07/12/2007 19:44:06] MOSCOU (AFP) Le français Renault va entrer dans le capital d’Avtovaz, premier fabriquant de voitures russe avec la marque Lada, à hauteur de 25%, consolidant ainsi sa présence sur un marché en plein essor, très convoité par les constructeurs étrangers.

“Nous avons choisi les Français en tant que partenaire stratégique et nous allons leur vendre une minorité de blocage” de 25%, a annoncé vendredi Valéri Kartavtsev, porte-parole de l’Agence publique russe des exportations d’armements Rosoboronexport qui contrôle Avtovaz.

“La décision a été prise lors d’un conseil d’administration d’Avtovaz à Togliatti. Un accord avec Renault doit être signé samedi”, a souligné un porte-parole de Rosoboronexport, cité par l’agence Ria Novosti.

Une conférence de presse est prévue samedi à 15H30 (11H30 GMT) à Togliatti, siège d’Avtovaz, sur les bords de la Volga (sud de la Russie).

A Paris, une porte-parole de Renault a confirmé l’accord sans plus de précisions et indiqué que le président du groupe Carlos Ghosn était parti pour la Russie.

Outre Renault, l’américain General Motors, l’italien Fiat et le canadien Magna avaient fait “des propositions officielles pour l’achat d’actions” du constructeur russe, a indiqué vendredi le quotidien économique Kommersant, citant un haut responsable d’Avtovaz.

Constructeur des célèbres Lada dont le 4×4 Niva, Avtovaz était jadis la fierté de l’industrie automobile soviétique.

Mais les voitures d’Avtovaz, souvent l’objet de plaisanteries en Occident en raison de leur piètre réputation technique, sont désormais dédaignées par un nombre grandissant de jeunes automobilistes russes.

Même ceux qui appréciaient la Lada pour sa résistance aux durs hivers russes la délaissent désormais pour des marques étrangères toujours plus nombreuses et abordables.

La part de marché russe du groupe, dominant à l’époque soviétique, est passée de 38% en 2005 à 32% en 2006, alors que les constructeurs étrangers, tels Ford, Renault et Toyota, ont pour la première fois pris plus de la moitié du marché.

Le président Vladimir Poutine a eu du mal à cacher sa mauvaise humeur en mai en visitant l’usine, contrôlée par l’Etat, qui demande des milliards de dollars de subsides publics pour se moderniser.

L’agence publique d’exportation des armes, Rosoboronexport, qui détient actuellement plus de 75% d’Avtovaz, a engagé une réorganisation aux termes de laquelle elle réduira sa participation à 25% plus une action, selon un communiqué du groupe.

Selon la presse, la direction d’Avtovaz ne souhaite pas céder plus de 25% de son capital à un investisseur étranger.

En septembre, M. Ghosn avait indiqué s’intéresser aux “capacités de production disponbibles” d’Avtovaz pour que Renault puisse se développer “plus vite” en Russie.

Renault fabrique déjà la Logan à Moscou depuis avril 2005. Ce modèle, destiné aux marchés émergents, représente aujourd’hui un peu plus des deux tiers de ses ventes sur le marché russe.

En 2006, les ventes en Russie de Renault ont été en hausse de 148% par rapport à l’année précédente, avec près de 72.500 unités (dont 49.300 Logan et 12.400 Megane).

Les constructeurs automobiles étrangers sont de plus en plus nombreux à miser sur l’expansion du marché russe, multipliant les usines d’assemblage.

Les japonais Nissan et Toyota ou l’américain General Motors, alléchés comme leurs concurrents par un marché prometteur, vont construire des usines à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) qui ambitionne de devenir le “Detroit” russe de l’automobile.

 07/12/2007 19:44:06 – © 2007 AFP