[10/12/2007 11:39:20] BUENOS AIRES (AFP) La Banque du Sud, qui se veut une riposte latino-américaine au Fonds monétaire international (FMI), a été lancée dimanche soir à Buenos Aires au cours d’une cérémonie à laquelle ont participé six des sept présidents des pays d’Amérique du Sud impliqués dans ce projet. “Cette banque doit être le premier pas vers une monnaie commune à l’Amérique du Sud”, a déclaré au cours de la cérémonie le président bolivien Evo Morales, premier chef d’Etat à prendre la parole. Un espoir repris par son homologue équatorien Rafael Correa. Pour le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva, “la Banque du Sud est un pas important pour renforcer l’autonomie financière de l’Amérique du Sud”. Le chef de l’Etat brésilien a précisé que cette banque régionale avait pour vocation de “financer des projets dans des secteurs-clés de l’économie, comme les infrastructures, la science et la technologie, et pour la réduction des inégalités dans la région”. Cette banque, née de la volonté du président vénézuélien Hugo Chavez dans le cadre de sa croisade contre les Etats-Unis et les institutions financières internationales, comme le FMI, qu’ils jugent inféodées à Washington, “permettra à l’Amérique latine de se libérer des chaînes de la dépendance financière”, selon le discours du président équatorien. “Le FMI est une malédiction avec ses politiques de +choc+ qui ont apporté la faim, la misère et la violence à nos peuples”, avait dit plus tôt à son arrivée à Buenos Aires le président vénézuélien. La Banque, qui sera dotée au départ d’un capital de 7 milliards de dollars, rassemble pour le moment le Venezuela, le Brésil, la Bolivie, l’Equateur, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. Elle aura vocation à financer des projets de développement dans la région. Le président uruguayen Tabare Vasquez, qui aurait dû participer à la cérémonie de signature à Buenos Aires, ne devait arriver que lundi pour assister à l’investiture de la présidente argentine élue Cristina Kirchner, a-t-on indiqué de source proche du ministère argentin des Affaires étrangères. Il apposera alors sa signature aux côtés de celle de ses collègues, a-t-on assuré de même source. L’absence du président uruguayen ne devrait toutefois pas retarder le lancement officiel de la Banque du Sud, même si certaines questions restent encore à régler. La quote-part de chaque pays au capital de la Banque n’a pas encore été déterminée, tout comme la répartition des droits de vote, avait indiqué en fin de semaine une source officielle argentine. Les sept pays fondateurs ont soixante jours à compter du lancement officiel de la banque dimanche pour trouver un accord sur les modalités de son fonctionnement, selon cette source. La Banque du Sud aura son siège à Caracas et les sept pays fondateurs espèrent obtenir l’adhésion des cinq autres pays sud-américains: le Chili, la Colombie, le Pérou, le Guyana et le Surinam. Statutairement, la Banque du Sud devra limiter ses activités à la seule Amérique du Sud. Tous les chefs d’Etat signataires, dont leur hôte, le président sortant argentin Nestor Kirchner, doivent assister lundi à la cérémonie d’investiture de la nouvelle présidente argentine, en présence également du Français Dominique Strauss-Kahn, nouveau directeur général du FMI. |
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