La Russie des affaires approuve la perspective de Medvedev au sommet

 
 
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Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine le 23 octobre 2007 à Moscou (Photo : Yuri Kadobnov)

[10/12/2007 17:01:40] MOSCOU (AFP) La communauté d’affaires russe a accueilli favorablement lundi l’annonce du choix de Dmitri Medvedev comme candidat du parti au pouvoir et de Vladimir Poutine à la présidentielle de mars 2008, qu’elle considère comme plus proche de ses idées que les autres prétendants.

A quelques semaines des élections, et après un nombre incalculable de rebondissements et de spéculations, notamment sur le thème “Poutine va-t-il oui ou non faire un troisième mandat bien que la constitution le lui défende ?”, les investisseurs ne sont pas fâchés de disposer enfin d’un peu de visibilité, même si bien des questions restent en suspens.

La Bourse de Moscou a accueilli la nouvelle par une hausse de quelque 2% et un nouveau record historique pour l’indice RTS à plus de 2.300 points.

“La nouvelle d’aujourd’hui élimine en grande partie l’incertitude politique autour de la question de la transition au pouvoir. La réaction positive du marché à la nouvelle est justifiée et nous prévoyons que le marché russe va continuer à se réévaluer en prenant en compte ce risque politique très diminué”, a réagi Katia Malofeeva, analyste de la banque Renaissance Capital.

Erik DePoy, analyste de la banque Alfa, est du même avis: “Je pense qu’il serait difficile d’imaginer un scénario dans lequel il (Medvedev) ne gagnerait pas l’élection” présidentielle, juge-t-il.

Et pour le patron des patrons russes, Alexandre Chokhine, “le choix du président Poutine contribue à la prévisibilité du secteur économique”, selon des propos rapportés par l’agence Itar-Tass.

Alexeï Zabotkine, stratégiste en chef de la Deutsche bank à Moscou, considère aussi “extrêmement probable que M. Medvedev sera le prochain président”. Pour ce qui est de sa future politique, “je crois que le consensus général est que Medvedev va suivre une politique de continuité”, estime l’analyste.

Autre facteur de poids, la personnalité de l’intéressé, jugée plus proche des considérations des investisseurs que celle de ses deux principaux rivaux présumés, le premier vice-Premier ministre russe, Sergueï Ivanov et le Premier ministre Viktor Zoubkov.

“Medvedev est de loin le plus libéral, et celui qui est le mieux compris des gouvernements et des investisseurs occidentaux”, estime Katia Malofeeva.

Natalia Lechtchenko, analyste de Global Insight, partage ce point de vue: “Medvedev est considéré comme la personnalité la plus acceptable à l’ouest, dépeint comme libéral et réfléchi, par opposition à un Sergeï Ivanov plus +faucon+”. Avec lui, “la ligne politique et économique de la Russie sera préservée”, juge-t-elle.

Erik DePoy pour sa part souligne que la discrétion de M. Medvedev jusqu’ici en fait “un peu un mystère” aux yeux des investisseurs, mais relève que sa “loyauté à Poutine” et ses qualités professionnelles ne font aucun doute, et que c’est sur une combinaison de ces deux facteurs qu’il a sans doute été choisi. Il le voit “fort susceptible d’être élu”, avec son jeune âge (42 ans) jouant même en sa faveur.

Certains observateurs mettent aussi en avant son expérience dans le secteur des hydrocarbures, vital pour la Russie. M. Medvedev, outre son poste au gouvernement, est en effet à la tête du conseil d’administration du géant public Gazprom.

Mais d’autres notent que le brouillard pesant sur la situation politique en Russie n’est pas totalement dissipé par cette annonce: l’avenir de Vladimir Poutine en particulier demeure un point d’interrogation qui pourrait “ne pas être levé avant plusieurs mois”, note Mme Malofeeva.

 10/12/2007 17:01:40 – © 2007 AFP