[11/12/2007 08:25:32] WASHINGTON (AFP) Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson conduira cette semaine en Chine une délégation de responsables économiques qui tenteront, deux semaines après les Européens, de faire bouger Pékin sur sa monnaie. M. Paulson sera en Chine de mardi à jeudi pour la troisième édition du “dialogue économique stratégique” initié en septembre 2006 entre les deux pays. Il sera notamment accompagné de son collègue au Commerce Carlos Gutierrez, du secrétaire à la Santé Mike Leavitt et de la Représentante américaine pour le Commerce, Susan Schwab, a indiqué le Trésor. Les rencontres auront lieu à Grand Epoch City, près de Pékin et une fois de plus, le taux de change du yuan risque d’être au centre des discussions. “Même si le yuan s’est apprécié de près de 12% depuis juillet 2005, nous pensons que la Chine doit en faire plus sur l’appréciation de sa monnaie”, a indiqué vendredi le chargé de mission du Trésor sur la Chine, Alan Holmer. “Si vous avez une monnaie qui reflète plus fidèlement les fondamentaux du marché, cela envoie aux investisseurs des signaux plus clairs en plus de s’attaquer au problème du déficit commercial”, a-t-il ajouté. Les Américains appellent régulièrement Pékin à laisser sa monnaie s’apprécier librement sur les marchés, jugeant que sa sous-évaluation donne un avantage compétitif indu aux exportateurs chinois. Le déficit américain envers la Chine a atteint 233 milliards de dollars l’an dernier. Mercredi encore, M. Paulson a répété qu'”une monnaie plus flexible est particulièrement importante aujourd’hui, alors que les risques d’inflation augmentent nettement pour l’économie chinoise”. Les responsables américains arriveront à Pékin alors que la Chine vient de décider d’adopter pour 2008 une politique monétaire plus stricte dans le but de tenter de prévenir la surchauffe de son économie, à l’issue de sa traditionnelle réunion économique annuelle. De plus, les Etats-Unis sont parvenus fin novembre à convaincre la Chine de cesser ses subventions à l’exportation dans plusieurs secteurs industriels, dont l’acier, ce qui devrait permettre de clore l’une des procédures qu’ils ont engagées devant l’Organisation mondiale du commerce. Mais la liste des contentieux entre les deux pays est longue, depuis le respect de la propriété intellectuelle jusqu’aux rappels de jouets “made in China” manquant aux normes de sécurité, en passant par l’accès aux marchés chinois. La visite s’inscrit aussi dans un contexte plus large de tensions politiques, alimentées par le refus chinois d’autoriser des bâtiments militaires américains de faire escale à Hong Kong et des désaccords sur le Tibet. La venue des ministres américains suivra de deux semaines une rencontre du même type entre responsables économiques européens et chinois. Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker et le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet sont venus réclamer fin novembre plus d’efforts à Pékin sur le yuan et sur le déficit commercial croissant. Mais comme seule avancée concrète, la troïka – qui effectuait là une visite inédite – a juste reçu l’assurance de la mise sur pied d’un groupe de travail sur la question du yuan. |
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